Trop, c’est trop ! Ce matin les usagers de la SNTF ont été, une énième fois, pris en otages par un mouvement de grève des cheminots.
Les trains sont restés en gare, laissant des milliers de voyageurs sur les quais, avec toutes les conséquences que cela a entraîné : arrivées en retard au travail, rendez-vous râtés… Jusqu’à quand direction et syndicats continueront-ils à afficher et annoncer un accord de façade dans leurs sempiternelles négociations et qui n’aura résisté que le temps de voir arriver un autre débrayage ?
Tout le trafic ferroviaire de la banlieue d’Alger était complètement paralysé hier causant d’énormes perturbations et des désagréments aux Algérois, notamment ceux qui empruntent quotidiennement ce transport.
A notre arrivée ce matin à la gare d’Agha à Alger, nous avons constaté que les trains n’ont pratiquement pas bougé du quai lequel était complètement désert. Même les guichets étaient vides. Cet endroit connu pour sa grande affluence était presque déserté à l’exception de quelques agents de sécurité, qui étaient là pour annoncer cette mauvaise nouvelle aux citoyens, lassés par cette récurrente grève. De nombreux usagers ont affiché leur mécontentement quant à ce débrayage subi qui en a pénalisé plus d’un. «Je suis obligé de chercher un taxi pour rentrer chez moi à Boumerdès», s’est indigné une femme accompagnée par son enfant à l’entrée de cette gare. Bien entendu, elle n’était pas la seule à avoir exprimé son désarroi.
Boualem et sa mère devaient se rendre ce matin à Tizi Ouzou étaient totalement surpris par cette arrêt. «Je vais appeler mon mari sinon je risque de rater mon rendez-vous chez le médecin !», nous confie la bonne dame. «Pourquoi ces grèves à la veille du Ramadhan !», lance une autre femme dans cette même gare. Par ailleurs, nous avons constaté que tous les transports en commun qui désertent Alger et la périphérie étaient surchargés. Pratiquement toutes les stations de bus, Blida et ses alentours, Baba Ali, Birtouta, Birkhadem… étaient bourrés de monde. Hallucinant ! Nous allons être tous en retard aujourd’hui, dit-on ! Il était donc très difficile pour les usagersd’effectuer leurs déplacements quotidiens.
C’est le cas de Karima de Baba Ali, kinésithérapeute qui était obligée de prendre le transport en commun pour se rendre à Garidi puis faire une autre escale vers l’hôpital de Kouba. «C’est une catastrophe de rester debout pendant plus d’une heure à l’arrêt, d’habitude, je prends le train de 8h pour faire un trajet de 25 mn, c’est tout», dit-elle. Leïla et Loubna de Birtouta ont dû choisir le même bus pour se rendre à Belouizdad «c’est une journée cauchemardesque, nous allons arriver à 10h au travail». Approchés ce matin pour connaître les raisons de la grève, les syndicats ont totalement refusé de nous donner une quelconque information sur le sujet. Rappelons que selon certains échos, ces derniers ont déposé un préavis de grève avant de passer, cette fois-ci, à l’action. La section syndicale des cheminots d’Alger avait déclenché une grève, il y a quelques jours. Il y a eu aussi la grève nationale en mars dernier. Aujourd’hui, les travailleurs de la Société nationale du transport ferroviaire reviennent à la charge pour revendiquer de nouveau «la révision du tableau des filières qui définit l’évolution des carrières», avait affirmé auparavant Abdelhak Boumansour, chef de la section syndicale des cheminots d’Alger.
Samia Lounes