Les trains immobilisés par une grève des agents de la SNTF,Les voyageurs pris en otages

Les trains immobilisés par une grève des agents de la SNTF,Les voyageurs pris en otages

Le transport ferroviaire a été complètement paralysé dans la matinée d’hier en raison d’une grève initiée par les agents du service de protection du patrimoine.

Le secteur des transports a été une nouvelle fois secoué par un mouvement de contestation. Cette fois, ce sont les usagers du train qui ont payé les frais d’un bras de fer entre la SNTF (Société nationale du transport ferroviaire) et ses fonctionnaires. En effet, le transport ferroviaire a été complètement paralysé dans la matinée d’hier en raison d’une grève initiée par les agents du service de protection du patrimoine. A travers ce débrayage, ces agents de sécurité veulent faire entendre leurs revendications à la direction de la SNTF.

Ils demandent entre autres à obtenir des contrats permanents, l’augmentation de leur salaire et le versement des différentes primes auxquelles ils ont droit. Pour empêcher la circulation des trains, les agents de sécurité de la SNTF se sont allongés à même les rails à la Gare d’Agha, et ce, malgré la chaleur suffocante et un soleil de plomb. Au cri de «titularisation ou la grève», ces agents ont tout fait pour qu’aucun train ne siffle. Effectivement, aucun train n’a démarré depuis cette importante gare. «Les agents se sont installés sur les rails, on ne va quand même pas pas les écraser», nous dira un conducteur de train. Conséquence, des milliers d’usagers de ce moyen de locomotion étaient bloqués dans les différentes gares de la capitale et sa banlieue. Même le service minimum n’a pas été assuré. Visiblement surpris par cet arrêt de travail, les voyageurs ont été contraints de chercher un autre de moyen de locomotion. Nombre de voyageurs n’ont pas manqué d’exprimer leur indignation : «A chaque fois qu’il y est un conflit entre eux (direction et les employés), c’est nous qui payons les pots cassés», fulmine un fonctionnaire. Un autre client s’en prend directement à un préposé au guichet. «Je veux un billet, je veux partir tout de suite, ne me racontez pas votre problème», lance-t-il à bout de nerfs.

Reprise du travail

Sur les quais de la gare quelques agents se sont regroupés pour discuter de leurs problèmes et étudier «l’offre» que venait de leur faire le directeur des ressources humaines de la SNTF, Dekhli Nourredine. Ce dernier, qui a reçu une délégation des agents de sécurité, a signifié aux grévistes que l’entreprise «entamera les recrutements dès demain à condition que les agents quittent les rails». Excédés déjà par «les promesses de recrutement sans lendemain» faites auparavant par la SNTF, les agents ont refusé de reprendre le service. «On ne croit plus aux promesses de la tutelle. Notre direction s’est engagée au mois de mai dernier à régulariser tout le personnel de la SNTF à raison de 40 agents par mois.

A ce jour, cette revendication n’a pas été satisfaite», dit un syndicaliste. Sollicités une deuxième fois pour un dialogue, les protestataires ont accepté de rencontrer le DRH de l’entreprise. La réunion qui a duré plus de 3 heures a débouché sur la confirmation de tous les agents. Il a été convenu la permanisation de 25 agents par mois dans chaque région, à savoir Alger, Constantine, Annaba et Oran. «Vingt cinq agents de sécurité seront recrutés chaque mois à Alger, Oran, Constantine et Annaba, à partir du mois d’août jusqu’à la permanisation des huit cent cinquante travailleurs contractuels. La direction s’est engagée à respecter cet accord», a affirmé le représentent des grévistes, Amine Menaï.

Les agents du service de protection du patrimoine ont décidé de rétablir la circulation des trains après un arrêt de travail qui n’aura duré qu’une demi-journée. A noter enfin qu’environ 900 agents de sécurité, dont certains ont 14 ans d’ancienneté et ont été recrutés durant les pires années du terrorisme, sont en attente de leur régularisation. Ces travailleurs reçoivent dans leur majorité un salaire mensuel qui n’excède pas les 10 000 DA. Même pas le SNMG, souligne un syndicaliste.

Par Hocine Larabi