Les narcotrafiquants, qui prennent le départ depuis le sol marocain, reprennent une vieille habitude pour tromper la vigilance des forces de sécurité.
Profitant de la situation qui règne sur la partie sud-est du pays, notamment depuis le déclenchement de la guerre civile en Libye, et la mobilisation d’un important renfort sécuritaire sur cette partie de la frontière algéro-libyenne, les narcotrafiquants marocains ont multiplié les tentatives d’acheminement de grandes quantités de cannabis vers notre pays.
Ces derniers utilisent tous les moyens pour parvenir à infiltrer des tonnes de résine de cannabis pour vendre leur poison dans les villes algériennes. Toutefois, les garde-frontières appartenant au GGF sont très vigilants.
D’ailleurs, plus de 12 tonnes de drogue ont été saisies depuis le début de l’année. Mieux, les éléments de la Gendarmerie nationale ont abattu, récemment, un narcotrafiquant, en possession d’une arme automatique, et qui a tenté de tirer à balles réelles sur une patrouille mobile de l’escadron de GGF. Face à cette présence des gendarmes, les narcotrafiquants, qui prennent le départ depuis le sol marocain, reprennent une vieille habitude pour tromper la vigilance des forces de sécurité.
En effet, aujourd’hui, ces trafiquants de drogue ont adopté une vieille technique qui s’avère plus rassurante pour eux. Ces derniers utilisent des ânes pour transporter des quantités de résine de cannabis, afin de passer inaperçus face au dispositif important des GGF, notamment de la 10e, 11e, 12e, 13e et 14e escadrons. Ainsi, depuis le début de cette année, des dizaines de bêtes de somme ont été récupérées par les différents escadrons, lors des patrouilles mobiles, pédestres, ou lors des embuscades tendues par les éléments des GGF contre les narcotrafiquants marocains. Hier seulement, quatre bêtes de somme, ont été abandonnées à proximité du tracé frontalier algéro-marocain, plus précisément à Maghnia, commune de la wilaya de Tlemcen.
Lors de cette opération, plus de 33 kg de résine de cannabis ont été saisis par les gendarmes. Une enquête a été ouverte par les gendarmes du poste de police judiciaire de Maghnia pour tenter d’identifier les narcotrafiquants. Un jour avant cette opération, cette fois-ci du côté de la frontière algéro-tunisienne, plus exactement à Souk-Ahras, les GGF de la brigade d’El Houidjbat et Oum Ali, effectuant des patrouilles, ont découvert un véhicule, une bête de somme, et une quantité de drogue.
Le 27 avril dernier, cette fois-ci, près de 65 kg de kif ont été découverts dans la région de Tlemcen à quelques kilomètres de la frontière avec le Maroc. La quantité de cannabis a été transportée à dos d’une bête de somme. Cette dernière a été abandonnée par les narcotrafiquants qui ont pris la fuite vers le Maroc à la vue des éléments du dispositif. A Bougara, commune de la ville de Tlemcen, un trafiquant de drogue a pris également la fuite vers le Maroc à la vue des gendarmes. Ce dernier a abandonné une quantité de drogue transportée également à dos d’âne. Face à ces multiples tentatives, et face à cette technique des trafiquants, les éléments de la GN, ont décidé d’adopter une «contre-attaque» contre les trafiquants de drogue. Aujourd’hui, les gendarmes sortent souvent en patrouilles mobiles, afin de localiser les
«transporteurs» de drogue. Des embuscades sont souvent tendues par les gendarmes, afin d’arrêter cette hémorragie qui touche à la stabilité du pays. Toutefois, les «transporteurs» de cannabis sont bien armés, et n’hésitent pas à utiliser leur arsenal de guerre pour protéger leurs marchandises. Les narcotrafiquants disposent de kalachnikovs, de FM/PK, et de AHK47, et agissent pour le compte de certaines personnes riches, des barons de la drogue surtout, qui sont d’origine marocaine. De leur côté, les gendarmes agissent avec une très grande prudence devant ces trafiquants armés. Cela dit, les éléments de la GN, et avant chaque prise de drogue, effectuent des tirs de sommation, mais si ces derniers recourent à leurs armes pour protéger les quantité de drogue, les gendarmes ont le droit de tirer sur tout ce qui bouge.
Par Sofiane Abi
