Les touristes de moins en moins nombreux à Tigzirt et Azeffoun: Tizi Ouzou perd sa cote

Les touristes de moins en moins nombreux à Tigzirt et Azeffoun: Tizi Ouzou perd sa cote

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L’intercommunalité n’est pas à l’ordre du jour malgré quelques initiatives dans ce sens, mais qui ont vite montré leurs limites.

La saison estivale n’a pas attiré le même nombre de touristes que les années précédentes. Le nombre a, de l’avis même des services concernés, baissé.

Le phénomène s’explique, mais chacun explique selon les données qu’il a comme critères. Toutefois, d’autres causes moins techniques et peu apparentes contribuent à ce déclin annoncé. Car, dans les prochaines années, les mêmes causes produiront les mêmes effets avec plus d’intensité.

En effet, la saison estivale bat son plein dans les deux villes balnéaires de la wilaya de Tizi Ouzou. Les services concernés font ce qu’ils peuvent pour garantir aux estivants un séjour digne du mot vacances. Mais, est-ce vraiment leur tâche à eux seuls. Au vu de la réalité sur le terrain, la réponse est négative car le tourisme implique beaucoup d’acteurs dont la majorité est jusqu’à présent très loin.

Le vacancier a commencé à réfléchir à changer de destination depuis déjà quelques années. La saison passée, à Tigzirt, les visiteurs avaient l’impression de mettre le pied dans l’enfer dès l’entrée en ville. Des embouteillages monstres se formaient condamnant ce dernier à moisir durant des heures dans son véhicule au lieu d’aller sur les plages; le problème a été signalé de nombreuses fois dans les colonnes de L’Expression d’ailleurs, mais rien n’y fait. On a même proposé des solutions techniques comme la mise à disposition des estivants de parcs aménagés à la périphérie de ces villes. Cela aurait allégé les attentes.

Les années précédentes, les estivants se sont plaints de la cherté des produits comme l’eau, la location des parasols et des services y afférents. Aucun effort n’a été consenti.

En dehors de la ville de Tigzirt, d’autres phénomènes contribuent chaque jour à dissuader le touriste de s’y rendre. Jusqu’à hier, les routes menant vers cette belle ville côtière donnent l’air d’être des décharges sauvages. Des amas de détritus et de bouteilles jetables remplissent les abords des routes. Le spectacle affligeant se poursuit le long de la RN 72 reliant Tizi Ouzou à Tigzirt. Ces immondices et ses odeurs nauséabondes sont les seuls messages de bienvenue pour accueillir le touriste.

Dans toutes ces conditions, il manque un élément clé pourtant consacré par la Constitution algérienne. L’intercommunalité n’est pas à l’ordre du jour malgré quelques initiatives dans ce sens mais qui ont vite montré leurs limites l’évidence, les routes menant vers Tigzirt passent par d’autres communes comme Boudjima, Ouaguenoun, Makouda, Iflissen, Fréha, Azazga et Timizart.

Les élus de communes de Tigzirt, même concernés directement par la saison estivale ne peuvent pas nettoyer ou embellir les chemins des autres communes. Seule une coordination de travail avec des objectifs bien définis peut réunir les efforts des élus de ces communes pour la réussite de la saison estivale. Pour ce faire, l’intercommunalité est indispensable pour la gestion de la saison estivale. D’un autre côté, le mouvement associatif resté jusque-là à la marge doit reprendre sa place pour participer à l’organisation des saisons estivales. Les campagnes de nettoyage lancées dans les villages pourraient élargir leur champ d’action pour toucher ses routes. Mais la plus grande responsabilité engagée est incontestablement celle des élus. Manquant de formation, ces derniers restent sans idées une fois aux commandes car il est impensable que tous les élus puissent manquer de volonté de bien faire. Ce serait dramatique dans ce cas. C’est pourquoi, aujourd’hui, l’intercommunalité est inopérante bien qu’elle soit la solution pour beaucoup de problèmes.

Enfin, les responsables concernés de près ou de loin du secteur de la pêche n’ont pas encore l’idée de l’apport considérable de se faire entourer de conseillers. Jusqu’à présent, la gestion actuelle du tourisme exclut, par ses mécanismes, les compétences. Les exemples sont nombreux pour éclairer sur ce point. Le premier est l’échec éclatant des saisons estivales. Puis viennent d’autres marques de l’exclusion des compétences telles que la non-implication des jeunes formés dans la communication et l’événementiel dans l’organisation de l’industrie touristique au niveau local. Comment se fait-il que toutes les fêtes qui se sont tenues dans la wilaya cet été, les organisateurs n’ont pas pensé faire profiter les exposants du grand potentiel d’acheteurs représenté par les estivants qui affluent vers Tigzirt et Azeffoun?