Les titres de séjour bientôt plus chers : la facture s’alourdit pour les étrangers en France

Les titres de séjour bientôt plus chers : la facture s’alourdit pour les étrangers en France
Le projet de loi de finances 2026 prévoit une hausse des tarifs liés à l’immigration en France.

Le projet de loi de finances pour 2026 en France prévoit effectivement une hausse généralisée des tarifs des démarches liées à l’immigration, incluant les titres de séjour et les procédures de naturalisation. Cette augmentation, qui doit être discutée et votée dans le cadre du budget de l’État, vise à augmenter les recettes publiques.

En 2026, les ressortissants étrangers en France devront s’attendre à une hausse des dépenses liées à leurs démarches administratives à l’hexagone, conformément au PLF. Les titres de séjour et les dossiers de naturalisation (portés à 200 euros) subiront une hausse des droits de timbre. Une nouvelle redevance de 40 euros sera également créée pour l’échange des permis de conduire étrangers.

Les coûts des démarches administratives pour les étrangers vont fortement augmenter. Les autorisations provisoires de séjour coûteront désormais 100 euros. Les cartes de séjour subiront une hausse de 100 euros ou 50 euros au tarif réduit. Enfin, le visa de régularisation sera porté à 300 euros. Ces nouveaux tarifs s’appliqueront aux premières demandes et aux renouvellements.

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Un nouveau pas vers la précarisation des étrangers en France

Cette vague d’augmentation de tarifs touche toutes les étapes cruciales du parcours des étrangers en France : des premières demandes de titres de séjour à leur renouvellement, en passant par l’autorisation provisoire, le visa de régularisation, et même la demande de naturalisation.

Plusieurs associations, qui s’opposent au projet de loi des finances 2026, rappellent que ces démarches administratives, désormais plus coûteuses, sont essentielles pour obtenir le droit de résider, d’étudier, ou d’exercer une activité professionnelle sur le territoire français.

La combinaison de la dématérialisation des procédures et la raréfaction des titres de séjour pluriannuels a pour effet de rendre les démarches administratives plus fréquentes et donc plus onéreuses. Alors que la loi de 2016 visait à favoriser les titres de longue durée, la loi de Darmanin de 2024 a restreint cette possibilité, forçant les étrangers à procéder à davantage de renouvellements et, par conséquent, à multiplier les paiements.

La hausse des tarifs des démarches administratives pour les étrangers critiquée

Dans un communiqué, daté du lundi 20 octobre, plusieurs organisations de défense des droits des étrangers, telles que la Cimade, le GISTI, l’ADDE et le Syndicat des avocats de France (SAF), ont fermement critiqué ces nouvelles mesures.

En effet, elles dénoncent une politique qui fragilise l’accès au séjour pour une population déjà souvent en situation économique précaire. Ces associations soulignent que, comparativement à d’autres pays européens, la France se distingue par des frais de séjour excessivement élevés, surtout en considérant la courte durée de validité de certains titres ou le faible niveau de vie de certains demandeurs.

De plus, ces organisations soulignent que l’augmentation contredit les conclusions d’un rapport parlementaire de  2019 qui alertait déjà sur les conséquences d’une tarification élevée. Ce rapport avait d’ailleurs mené à des baisses de frais votées par l’Assemblée nationale. Le projet de loi de finances 2026 est donc interprété comme l’adoption d’une approche plus dure et dépassée.

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