La hausse des prix de billets rend la destination algérienne plus chère. Et c’est réciproque pour les Algériens et les émigrés qui se plaignent d’une augmentation vertigineuse des tarifs. Clients et voyagistes sont inquiets de ces augmentations. La destination Algérie reste la plus chère. Les tarifs aériens sont renchéris sans aucune explication.
Pour preuve, la ligne entre Alger-Paris est cédée à 500 euros alors que celle d‘Alger à Berlin dépasse les 600 euros. Si l‘Egypte, le Maroc, la Tunisie et la Turquie s‘activent à redorer leur blason touristique avec des tarifs préférentiels, l‘Algérie reste encore à la traîne.
Les coûts sont revus à la hausse depuis quelques années suite à de nombreux facteurs dont Air Algérie a trouvé légitime de les plafonner. Selon une source de la compagnie « le prix du km reste inférieur à 7,5 DA alors qu‘en France, le prix est à 44 DA du coup on ne rend pas compte du manque à gagner ».
On ne saura pas si la compagnie nationale va ajuster ses prix pour combler ce déficit où une compensation sur les tarifs des billets serait maintenue. Une autre raison qui pousse la compagnie nationale et ses concurrents à adopter la tendance à la hausse est celle liée étroitement à la conjoncture internationale qui observe une hausse des tarifs chez les grandes compagnies.

Mais cette hausse des prix traduit un malaise chez les voyagistes qui s‘inquiètent sur l‘avenir du tourisme en Algérie. « Les tarifs ont augmenté brutalement depuis deux ans sans légitimer les coûts » nous confie l‘agence de tourisme « Soleil d‘Algérie » qui travaille actuellement sur le réceptif de touristes européens. Le manager de l‘agence reste amer :
« Avec 500 euros comme prix de billets entre Alger et Paris, certains de nos clients préfèrent se rabattre aux destinations les moins chères ». Avec un simple calcul, on se rend compte que les frais de séjour (1semaine dans un hôtel de 3 étoiles) plus le prix du billet ne dépasseraient pas en Tunisie les 380 euros.
C‘est une aubaine pour les touristes de la classe moyenne qui lorgnent du côté du côté du pays de Carthage. « C‘est un véritable frein pour nous qui tentons de cibler une clientèle aux revenus moyens » indique sur un ton désespéré le manager de « Soleil d‘Algérie ».
Et il n‘est pas le seul à se plaindre de la hausse de ces tarifs puisque les autres agences de voyages se voient contraintes d‘orienter leurs offres ou de les baisser en fonction de la conjoncture. La compagnie aérienne nationale maintient ces prix en argumentant comme à l‘accoutumée sur « la cherté du gas-oil, les coûts élevés de la maintenance des avions et certaines contraintes techniques ».
De plus, l‘Algérie ne travaille pas sur les catégories de voyageurs pouvant bénéficier de réductions substantielles. Ces raisons dissuadent les touristes étrangers et même la communauté émigrée à venir pour de longs séjours. L‘une des alternatives qui s‘offre actuellement est dans le déploiement des compagnies charters avec des tarifs généralement les plus bas sur le marché international.
Fayçal Abdelghani