Les Syriens votent lundi pour les premières élections sur la réforme de l’administration locale

Les Syriens votent lundi pour les premières élections sur la réforme de l’administration locale

Les Syriens éliront lundi les membres des conseils municipaux pour les premières élections destinées à renouveler l’administration locale dans le cadre des réformes déjà promises par le président Bachar al Assad pour désamorcer la crise politique que traverse le pays depuis mars dernier. Pour ces élections locales, 42.889 candidats se disputeront ainsi les 17.588 sièges de 1337 unités administratives à travers les différentes régions du pays, où 9849 centres de vote seront ouverts à cette occasion. Les organisateurs du scrutin ont déjà voté samedi afin de leur permettre de veiller au bon déroulement des opérations de vote lundi.

Ce scrutin local est dicté par une nouvelle loi sur l’administration locale adoptée en août dernier par le gouvernement afin de donner une nouvelle dynamique au développement local dans le pays. Cette loi stipule la création d’un haut Conseil de l’administration locale ainsi qu’un découpage administratif et la création de nouvelles fonctions comme: « Secrétaire général du gouvernerat et directeur de la ville ».

« Elle apportera ses résultats positifs sur le terrain et des changements radicaux dans la vie des citoyens syriens afin d’améliorer les services dans l’administration locale », avait déclaré en octobre le ministre syrien de l’administration locale, Omar Ghlawandji. Le texte vise, avait-il expliqué, à « répondre aux exigences du développement économique, social pour l’intérêt des citoyens ». L’agence de presse syrienne Sana a indiqué dimanche que « la tenue de ces élections lundi est considérée comme l’application effective du décret législatif N° 101-2011 relatif à la loi sur les élections générales, qui constitue la première pierre dans l’élection des membres des conseils du peuple et des conseils municipaux en Syrie ».

Sous la forte pression de la rue, le président syrien Bachar El-Assad avait annoncé d’autres réformes, notamment la levée de l’état d’urgence et une amnistie générale, ainsi que des projets de loi sur les partis politiques. Ces projets de loi visent à réglementer les élections du Parlement et des conseils locaux, pour assurer la sûreté du processus électoral et le droit des candidats à superviser le processus électoral, a-t-on expliqué. Ils demandent l’établissement d’un comité judiciaire basé à Damas et intitulé « Haut Comité pour les élections », chargé de superviser les élections et et qui pourra prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer l’intégrité et la liberté des élections.

LG Algérie

Ces mêmes projets permettent à tous les partis politiques conformes à la nouvelle loi adoptée, sur les partis, de présenter leurs candidats individuellement ou dans des listes collectives, selon M. Ghlawandji. En juillet dernier, le Conseil des ministres avait décidé en outre de la création de comités pour la réforme du secteur de la justice avec la mise en place d’une stratégie pour « garantir l’impartialité » de la justice. Par ce processus de réformes, le gouvernement syrien tente d’apaiser la tension dans le pays, et de répondre aux revendications du mouvement de contestation, qui continue de secouer le pays depuis la mi-mars dernier. Emaillée de violences meurtrières, la crise syrienne reste actuellement la première préoccupation de la Ligue arabe, qui tente depuis des semaines de trouver une solution.

La poursuite de la répression des manifestations dans le pays a conduit la Ligue arabe à suspendre la participation de la Syrie à ses réunions, avant d’adopter d’autres sanctions à l’encontre de Damas dans une tentative de presser les autorités syriennes de signer un protocole portant sur l’envoi d’observateurs en Syrie pour s’enquérir de la situation et protéger les civils. Après plusieurs contacts, les discussions achoppent toujours sur ce point, le gouvernement syrien exigeant l’amendement de certains articles, et la signature du document à Damas et non pas au Caire comme le veut la Ligue arabe. Lundi dernier, Damas s’était dit prêt à signer le document mais sans passer véritablement à l’action. A rappeler que la signature du protocole arabe a fait l’objet de plusieurs ultimatums de la Ligue face en l’absence de mesures de Damas pour appliquer un plan de sortie de crise arabe, qu’il avait pourtant accepté « sans condition » début novembre.

Le plan arabe prévoit l’arrêt des violences, la libération des détenus et l’ouverture du pays à des observateurs arabes et à la presse étrangère.

La Commission ministérielle arabe sur la crise syrienne devra se réunir à nouveau du 16 au 17 décembre au Caire pour examiner les moyens de parvenir à une solution pouvant mettre fin à l’effusion du sang en Syrie.