Dénonçant les erreurs relevées dans les sujets du bac, dans plusieurs matières, les syndicats de l’éducation estiment que les fraudes ayant entaché l’épreuve cette année, n’avaient rien de nouveau. Pour eux, cela est dû à leur surmédiatisation, du fait que de nombreuses chaînes télévisées ont donné de l’ampleur à cet événement.
«C’est un laisser- aller de la part des responsables du secteur, mais cela relève aussi de l’incompétence», s’indigne le porte-parole du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) contacté ce matin par téléphone.
Meriane Meziane considère que « la diffusion des sujets sur les réseaux sociaux est l’œuvre de candidats qui les ont photographiés dans les salles d’examen». Pour lui, l’acte est donc commis «loin de l’administration». En attendant les résultats de l’enquête ouverte par la justice, le responsable du Snapest qualifie cette situation de «condamnable».
«Vouloir tricher et acquérir le bac sans fournir le moindre effort est aussi un phénomène sociétal», regrette-t-il. Pour sa part, le Cnapest, revient sur le nombre d’irrégularités ayant semé la polémique au sein de la famille de l’éducation nationale estimant que ce fait n’est pas nouveau. «le problème cette année c’est qu’il y a eu une campagne qui a été largement médiatisée du fait du nombre important de chaînes télévisées et du grand nombre de candidats au bac et des centres d’examen», a regretté le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba. Dans cette même logique, il évoque la triche organisée dans plusieurs wilayas lors de la précédente session 2014 .
Il dira aussi que c’est «l’erreur dans l’attribution du nom de l’auteur dans le sujet de l’épreuve d’arabe au premier jour de l’examen de baccalauréat qui a mis le feu aux poudres ». Le responsable du Cnapest a estimé que «ni les enseignants-surveillants, ni les chefs de centres d’examen et encore moins les candidats n’ont accès aux sujets pour se permettre de les diffuser sur les réseaux sociaux. «Quelle que soit la technologie, il est quasiment impossible pour que des élèves puissent filmer les sujets durant les premières minutes en présence de trois surveillants». Et de poursuivre : « il y a eu certainement un réseau de l’extérieur qui a bien organisé cette opération». D’où sa conviction que «c’est un acte prémédité et que les commanditaires doivent être sévèrement sanctionnés». Il persiste et signe : «Les enseignants ne sont pas responsables de ces agissements impardonnables.» Plus loin et au sujet des erreurs dans les énoncés du sujet, M. Boudiba regrette que des responsables puisent «minimiser les choses » en déclarant que «ce genre d’erreurs ne peuvent pas influer sur « le moral ni sur l’évaluation du candidat». Outre l’erreur d’orthographe dans le sujet d’anglais, il dira que « pas plus tard qu’hier le Cnapest a relevé cinq ( 5 ) erreurs dans les sujets de génie électrique pour ce qui concerne les filières de «maths techniques» .En résumé, ce syndicat accuse fortement l’Office du bac qui a failli à sa mission.
Samia Lounès