Le CLA (Conseil des lycées d’Algérie) et le Satef estiment que 50% des établissements scolaires ne pourront pas assurer la rentrée scolaire qui aura lieu aujourd’hui.
Le CLA et le Satef qui font le bilan de cette rentrée scolaire trouvent que les signaux sont au rouge. Ces syndicats appuient leurs propos par les résultats d’une enquête réalisée auprès des établissements scolaires. Cette dernière a révélé que 60% des établissements scolaires n’ont pas encore reçu les livres scolaires, 50% n’ont pas établi les emplois du temps et les inscriptions n’ont pas été finalisées dans l’ensemble des établissements. Une situation qui va engendrer, selon le CLA et le Satef deux problèmes durant cette année scolaire. Il s’agit de l’augmentation de la violence dans le milieu scolaire et du nombre de dépôts d’arrêt de travail qui est estimé entre 15 et 20%. La rentrée sera caractérisée également par la surcharge des classes. Ainsi, 40% des établissements scolaires au niveau national vont travailler avec 45 à 50 élèves par classe. 40% autres vont contenir entre 38 et 45 élèves et 20% vont travailler avec 30 à 38 élèves par classe. Une surcharge qui s’explique par le nombre d’établissements 200, encore en rénovation et la réalisation de 500 lycées qui a été lancée depuis 2003 et n’ayant pas encore été réceptionnés. Les syndicats revendiquent, d’ailleurs, une commission d’enquête sur ces sommes colossales d’argent dépensées pour des infrastructures qui ne sont toujours pas réalisées. Evoquant le concours de recrutement, les syndicats, qui affirment qu’il ne s’est pas déroulé dans la transparence, estiment que les 12 000 postes budgétaires dégagés sont insuffisants. Ce nombre, expliquent- ils, arrivera à peine à combler les 7 000 départs à la retraite qui vont augmenter d’ici la fin de l’année. La rentrée scolaire 2012-2013 est caractérisée par l’arrivée d’un nouveau ministre. Cependant, les syndicats restent sceptiques quant à un éventuel changement. Selon eux, «il ne peut y avoir de changement dans le système éducatif sans qu’il ait un changement de politique en haut lieu». Le CLA et le Satef «regrettent» que Benbouzid ait quitté l’éducation nationale sans qu’un bilan de la réforme qu’il a engagée depuis maintenant dix ans ne soit fait au préalable. Leur constat : «Benbouzid a laissé une école algérienne en ruines».
Une conférence nationale sur l’école algérienne en octobre
Une conférence nationale sur l’école publique algérienne se tiendra le 5 octobre prochain à l’occasion de la Journée mondiale de l’enseignant. Cette conférence fera le point sur le système éducatif. «Nous allons tenter de remettre l’école publique sur les rails», a souligné le porte-parole du Satef. Selon ce dernier «si la situation l’exige, les enseignants vont crier leur colère dans la rue». Cependant, selon le syndicat, vu les problèmes dans lesquels l’école algérienne baigne, cette année sera «l’année des élèves».
S. A.