Les syndicats signataires de la charte d’éthique de l’éducation nationale ainsi que les associations des parents d’élèves considèrent qu’il faut réorganiser les épreuves dans les matières dont les sujets ont été divulgués, car il y va de la crédibilité de l’examen.
La ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghabrit, s’est réunie jeudi avec les principaux syndicats du secteur et les associations des parents d’élèves en vue de débattre de la session 2016 du bac et du scandale des fuites de sujets qui l’a marquée. La réunion, tenue jusque tard dans la soirée de jeudi, a permis de faire le point sur la question. Une occasion pour la tutelle d’entendre les doléances des partenaires sociaux qui, dans leur majorité, ont estimé qu’il faut des décisions fermes à même de préserver “la crédibilité du bac, l’équité et l’égalité des chances entre candidats”. Les 5 syndicats et les 2 associations conviés à la réunion — destinée à rassurer les élèves et leurs parents — se sont vu promettre des sanctions à l’encontre des auteurs de ce scandale. La ministre de l’Éducation s’est engagée à prendre toutes les mesures nécessaires à assurer l’égalité des chances et la crédibilité de l’examen. Les syndicats du secteur de l’éducation ont, en effet, estimé unanimement nécessaire de durcir les sanctions à l’encontre des responsables de la fuite des sujets du baccalauréat 2016 au moment où les avis restaient partagés quant à la réorganisation des examens dans les matières concernées, notamment les sciences de la nature et de la vie. Ainsi, le président de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) a proposé la réorganisation des examens dans les matières concernées par la fuite des sujets à travers les réseaux sociaux.
Il est rejoint en cela par la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation (FNTE) relevant de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui a demandé, par le biais de son secrétaire général, Ferhat Chabekh, le durcissement des sanctions à l’encontre des responsables des fuites de sujets du bac et maintenu sa demande de refaire l’examen des sciences expérimentales.
Le CLA n’en pense pas moins, puisque son représentant, Zoubir Rouina, membre du conseil national, a suggéré de refaire les épreuves de tous les sujets qui ont fait l’objet de fuite.
Ce membre du CLA, qui s’est dit non concerné par le communiqué du ministère, a d’ailleurs exprimé son indignation à l’égard de ce qu’il a appelé un scandale qui touche toute la famille de l’éducation. De son côté, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) a suggéré, par le biais de son secrétaire général Boualem Amoura, “la réorganisation de l’examen dans les matières ayant fait objet de fuite et dans les régions où une fraude collective a été confirmée”.
Il a proposé l’organisation d’une session spéciale en juillet prochain juste après la fête de l’Aïd el-Fitr, ajoutant que la fuite des sujets du bac était un acte “grave” en ce sens qu’il visait la stabilité de l’Algérie.
Il a, en outre, appelé “les institutions de l’État à tenir une réunion pour préserver la crédibilité de l’examen du bac”.
L’Association nationale des parents d’élèves, qui s’est exprimée par le biais de son président Ahmed Khaled, a indiqué qu’elle attendait la réponse du ministère de l’Éducation nationale sur les résultats de l’enquête.
A. R