Les syndicats du secteur de l’Education ne semblent pas satisfaits après une réunion avec la ministre de l’Education nationale, qui a eu lieu, jeudi, au sein de son département.
En effet, pour débattre des revendications professionnelles et des questions en suspens, Nouria Benghebrit a invité les partenaires sociaux à un dialogue afin d’exposer et clarifier leurs revendications. Des revendications pour lesquelles les syndicalistes attendaient des réponses claires de la part de la première responsable du secteur, afin d’éviter d’éventuelles perturbations dès la rentrée scolaire.
Mais, semble-t-il, la grande majorité d’entre eux ont été déçus des réponses formulées par la nouvelle ministre de l’Education et la rentrée scolaire prochaine pourrait donc être compromise et pour cause, les intendants de l’Education annoncent une grève au niveau des établissements d’enseignement, à partir du 8 septembre prochain, pendant trois jours, qui entraveront les opérations d’inscriptions des élèves et la répartition des manuels scolaires.
«La ministre ne s’est pas prononcée sur les dossiers les plus importants. Pas de décisions claires, des réponses rigides sur des revendications légitimes», dira le coordinateur du Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest).
Joint, hier par téléphone, Nouar Larbi, estime que cette rencontre est un échec. «Nous avons eu droit à des réponses conjuguées au futur de l’imparfait. Des réponses au conditionnel ou des réponses qui justifient la non-application de certaines mesures», a-t-il indiqué. D’après lui, plusieurs dossiers n’ont pas été réglés dont celui de la médecine du travail ou celui de la prime de zone. «Pour ce dernier point par exemple, on trouve qu’il est anormal qu’elle ne soit toujours pas calculée sur le nouveau salaire de base», dit-il. Le Cnapest tiendra, prochainement, son conseil national pour évaluer les réponses de la tutelle. «Tous les ingrédients d’une grève sont réunis.
Cette option sera débattue lors du conseil national», conclutil. Même constat pour le Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest). «Nous avons eu des réponses non satisfaisantes déjà entendues», précise Meziane Meriane, responsable de cette organisation. «Deux revendications ont été satisfaites, dont l’accès des professeurs principaux au concours au poste de proviseur ou d’inspecteur. Mais d’autres points restent en suspens, dont le calcul de la prime du Sud par exemple», souligne-t-il. Le Snapest tiendra également son conseil national dans les prochains jours.
«A partir du moment où les dossiers n’ont pas été solutionnés, je pense que l’année scolaire 2014-2015 ne va pas connaître de stabilité», assure-t-il. Son organisation débattra également de l’éventualité de lancer une grève. Le porte-parole de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), Messaoud Amraoui, évoque des points satisfaisants et d’autres qui sont restés en suspens dont la prime des intendants. «Nous allons attendre que la rentrée scolaire se déroule normalement et nous convoquerons notre conseil national vers la miseptembre et c’est le conseil national qui décidera s’il y aura ou non une grève», explique notre interlocuteur.
Par ailleurs, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) a indiqué, dans un communiqué signé par son secrétaire national, Idir Achour, que ses représentants ont exposé à la ministre tous les problèmes qui occupent le corps enseignant et réclamé «la publication d’une feuille de route fixant les priorités et les mécanismes à mettre en place pour satisfaire les préoccupations les plus urgentes». Le syndicat affirme que c’est le seul moyen pour «rétablir la confiance avec la tutelle».
Le CLA rappelle les principales revendications socioprofessionnelles : une nouvelle grille des salaires «compatible avec le pouvoir d’achat», une révision des indemnités (panier, transport, récupération psychologique…), une révision du système de retraite «dont les pensions doivent être versées par les caisses du ministère de l‘Education nationale », le débat sur le statut particulier, tout en se demandant si le ministère «a le courage suffisant pour le relancer à brève échéance ».
M. B.