Les syndicats de l’education et les parents d’élèves «S’étripent», La guerre des mots

Les syndicats de l’education et les parents d’élèves «S’étripent», La guerre des mots

Des classes vides au grand malheur des élèves

Selon le Snapest, les parents d’élèves doivent identifier les vrais responsables de la prise en otage des élèves.

Les parents accusent et les syndicats répliquent. Entre le Snapest et l’association des parents d’élèves c’est la guerre… des mots. Le syndicat se défend et rejette en bloc l’accusation «proférée» par les parents d’élèves et selon laquelle les élèves sont pris en otage par la grève. «Vos accusations doivent être adressées aux vrais responsables qui ont failli à leur mission», s’est défendu hier, le coordinateur national du Snapest lors d’une conférence de presse animée à son siège à Alger.

«Pourquoi les parents d’élèves n’ont pas réagi au désengagement du ministre de l’Education quant à l’application de la réforme du secteur?», s’est-il demandé. Pour le syndicat, des millions d’élèves qui suivent leurs cours dans des conditions lamentables, est une manière, d’après le syndicaliste de prise en otage.

Ces mêmes parents d’élèves, poursuit le conférencier, «n’ont pas bougé le petit doigt quand le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n’a pas donné suite à notre demande de former une commission d’enquête pour sillonner les écoles et voir dans quelles conditions déplorables les élèves suivent des cours», s’est indigné M.Meriane. Il a évoqué également la promiscuité dans les classes où s’entassent 46 élèves dans une même classe. Alors qu’elle était parmi les premières réformes prévues dès la rentrée scolaire.

«Dans certaines wilayas, surtout celles du Sud, on trouve 64 élèves dans une même classe de terminale», a-t-il dénoncé. Pour rester dans le volet dénonciation, M.Meriane a ajouté que 8 millions d’élèves n’ont pas été dotés des moyens adéquats pour suivre leurs cours dans de bonnes conditions. Il a cité, à titre d’exemple, le manque de chauffages dans les classes. «800.000 élèves se sont plaints de ne pas pouvoir se concentrer sur les cours à cause du froid dans les salles», a-t-il ajouté. Alors que le budget de l’éducation nationale le permet. Le montant de ce dernier selon la loi de finances de 2014 est estimé à 697 milliards de DA.

Excédés par la poursuite de la grève et voyant leurs enfants abandonner l’école, les parents d’élèves ont accusé les syndicats de l’éducation de prendre en otage 8 millions d’élèves. La même accusation a été d’ailleurs proférée par des responsables du ministère de l’Education.

Autre promesse non tenue par la tutelle, le conférencier a évoqué la question du poids du cartable. Alors que le ministre a annoncé dès la rentrée scolaire que des mesures visant à réduire le nombre de pages des cahiers et à mettre à la disposition des élèves des casiers dans l’ensemble des établissements scolaires. Chose qui n’a pas été faite jusqu’à aujourd’hui.

Les spécialistes et les médecins ont alerté sur les conséquences du port de cartables lourds par des enfants en pleine croissance. En effet, ces derniers peuvent provoquer des déformations de la colonne vertébrale et des scolioses.

Face à cette situation, le coordinateur national du Snapest ne s’est pas empêché d’interpeller les parents d’élèves pour qu’ils changent de cible. «Où est le rôle des parents d’élèves pour mettre la pression sur la tutelle pour qu’elle se dépêche de rattraper ces retards» s’est-il encore interrogé.

Tous ces éléments ont été ignorés par les parents d’élèves qui ont préféré, selon M.Meriane de s’aligner avec le ministère et se rebeller contre les syndicats qui ont décidé de poursuivre la grève. «Avant de prendre la décision de lever la voix contre nous, ils doivent en premier lieu identifier les vrais responsables de cette prise d’otages dont ils parlent», a-t-il souligné.

Pour ce qui est du taux de suivi de la troisième journée de grève, le même responsable a communiqué un chiffre considérable. Il a été estimé à 65,78% à l’échelle nationale. Ledit syndicat a déploré le comportement du ministère de tutelle qui a jugé que la grève des différents corps de l’éducation d’illégale. Pour répondre à la tutelle concernant l’ouverture des portes du dialogue, M.Meriane a indiqué que «le ministre de l’Education use de toutes les méthodes de répression, afin de nous faire peur».

A cet égard, il a rappelé la sanction salariale annoncée, par le ministère à l’encontre des grévistes. Là aussi, le syndicaliste n’a pas mâché ces mots en déclarant qu’eux aussi ne vont pas assurer les cours de rattrapage. Poursuivre ou non la grève, M.Meriane a fait savoir que «la position de continuer la grève sera maintenue», jusqu’à ce qu’il y ait un écho favorable à leurs revendications