Les syndicats de l’éducation et la grève : «Pas de marche arrière» !

Les syndicats de l’éducation et la grève : «Pas de marche arrière» !

Les interventions de la ministre, brandissant tour à tour la carotte et le bâton, ne changeront rien à la décision des syndicats de déclencher une grève les 10 et 11 février. Ces derniers affirment camper sur leurs positions, appelant à la mobilisation pour ce mouvement de protestation.

«Le mot d’ordre est maintenu (…) pas de marche arrière !», nous indiquait ce matin le coordonateur national du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest). Et d’ajouter : «Nous avons  décidé un débrayage comme prévu pour mardi et mercredi prochains.»

Meziane Merian nous explique, en effet, que les pourparlers avec la tutelle n’ont pas  abouti aux  résultats escomptés. «Nous avons entamé des discutions mardi dernier avec les responsables du secteur, mais malheureusement nous sommes restés au même stade des négociations que la dernière fois. Nous n’avons pas pu avancer sur les points revendiqués par la coordination. On souhaite que la tutelle puisse convaincre le gouvernement pour aboutir à une solution dans l’intérêt des élèves, d’autant plus que la plupart des revendications dépendent d’autres partenaires, notamment le ministère des Finances et la Fonction publique».

Le Snapest a renouvelé ainsi son appel à l’ensemble des enseignants et travailleurs du secteur, tous corps confondus, à prendre part massivement à la grève d’avertissement à laquelle a appelé la coordination syndicale. Notre interlocuteur a précisé que ce pas sera ponctué d’assemblées générales durant les deux jours de grève pour définir les perspectives futures du mouvement de protestation. Ceci au moment où la ministre de l’Education nationale  invite «individuellement» les syndicats à de nouvelles concertations, mais indique aussi qu’elle va entreprendre des démarches pour les ester en justice au cas où cette action de protestation est maintenue. Interrogé sur ce point, notre interlocuteur a répliqué : «Les problèmes socioprofessionnels ne peuvent pas être réglés par la justice, mais plutôt autour d’une table de négociations.» Nouria Benghebrit a appelé, hier, les partenaires sociaux à «ne pas perdre espoir» pour ce qui est de trouver des solutions aux revendications socioprofessionnelles, les exhortant à élaborer «une charte entre les deux parties afin de clore ce dossier définitivement». La tutelle «est sur le point d’appliquer ce qui a été conclu avec le gouvernement», a t-elle tranché, précisant que la question «exige du temps, car il s’agit d’un gros dossier qui touche plus de 40% des travailleurs du secteur de l’éducation nationale». En revanche, les représentants des sept syndicats (CLA, Snapest, Satef, Unpef, Snapap, Snapep, SNTE),  considèrent leur appel à cette grève comme «légal» et leurs revendications «légitimes». Parmi ces dernières, on cite la révision du statut particulier, le régime indemnitaire et les salaires. En particulier la révision du décret 12/240 relatif au statut particulier de 700 000 fonctionnaires du secteur, de la réintégration des contractuels et des suppléants, le reclassement des professeurs des lycées techniques et le droit aux postes adaptés et la révision du système éducatif.

Samia Lounes