Les syndicalistes de la zone industrielle de Rouïba dénoncent la privatisation des entreprises

Les syndicalistes de la zone industrielle de Rouïba dénoncent la privatisation des entreprises

La colère monte dans la zone industrielle de Rouïba, un des derniers bastions de l’UGTA. Ils étaient ce matin plusieurs dizaines de travailleurs à se rassembler devant la brasserie de Reghaia, qui est justement un exemple de l’échec des privatisations.

Prenant la parole, le vieux syndicaliste Messaoudi (photo) et chef de l’Union locale de Rouïba fait un procès contre la privatisation des entreprises publiques, dénonçant aussi le non-respect des résolutions du Conseil de participation de l’Etat (CPE) pour le cas des entreprises achetées par des privés ».



Après avoir dressé un constat de ce processus, il demande aujourd’hui des comptes. « Nous avons averti les responsables de l’époque des conséquences de cette privatisation anarchique mais personne nous a entendus, aujourd’hui, ces responsables doivent rendre des comptés et s’ils ne sont plus en poste ils doivent faire l’objet de poursuites » a-t-il martelé devant les travailleurs rassemblés.

Pour lui, la privatisation de la brasserie de Reghaia « au dinar symbolique » est l’exemple même de l’échec au vu de « sa situation financière dramatique ». Privatisée en 2008 et malgré plusieurs plan de restructuration administrative et financière, cette entreprise n’est jamais parvenue à s’équilibrer et encore moins honorer ses dettes, alors que pas moins de 200 travailleurs ont du partir en retraite anticipée dans le cadre d’un plan social.

Les travailleurs de cette brasserie se sentent aujourd’hui « trahis » par les pouvoirs publics qui avaient pourtant promis, non seulement le maintien des 300 postes de travail existant mais aussi la création d’autres emplois en plus de la réalisation d’un investissement de 1 milliard de dinars.. «Nous avons écrit à maintes reprises aux responsables concernés mais aucune mesure n’a été prise à ce jour par ceux qui ont la charge de faire respecter les décisions du gouvernement ». Les travailleurs ne comptent pas en rester là et avertissent les pouvoirs publics quant au risque de l’effet boule de neige dans la zone industrielle et dans le monde de travail en général.