Pas moins de 130 réfugiés subsahariens de nationalités nigérienne et malienne dont la plupart sont des femmes, ont investi l’avenue du Lieutenant Ismaïl située juste à proximité de la gare routière de Yaghmoracen.
Ils se sont installés dans ces lieux depuis plus d’un mois avec leurs familles qui comptent des bébés âgés entre 1 et 3 ans et occupant des petites tentes dans des conditions de vie lamentables, le tout marqué par une absence totale des conditions d’hygiène les plus élémentaires.
Mais Pourquoi ont-ils quitté leur pays ? Interrogé à ce sujet, un réfugié nigérien, ou du moins ce qu’il prétend être, nous a déclaré : «Nous avons quitté notre pays pour plusieurs raisons, notre niveau de vie au Niger est vraiment bas, il n’y a pas de travail, le chômage a atteint un seuil alarmant.
La pauvreté s’est répandue dans tout le pays. Nous sommes même privés de la couverture médicale alors que c’est un droit légitime. Plusieurs enfants meurent chaque jour à cause du manque de soins, et le plus grave, dans tout ça, c’est que les gens meurent de soif car la pénurie est grande, elle a même touché le bétail qui constitue pour la plupart d’entre nous, le seul gagne-pain».
Ces réfugiés ont pénétré selon nos sources en territoire algérien, par le biais de la frontière algéro-nigérienne, en passant par Tamanrasset, puis Ghardaïa pour enfin atterrir à Oran que ces réfugiés considèrent comme un lieu idéal pour survivre même s’ils utilisent parfois la mendicité qui reste pour eux la seule alternative pour nourrir leurs enfants.
D’après un subsaharien, ces immigrés comptent s’installer à Oran pour bénéficier de conditions de vie meilleures. Ce qui est interdit par la loi, au regard des circonstances dans lesquelles ils ont rejoint l’Algérie, sachant surtout que ces Subsahariens sont souvent mis en cause dans des affaires de trafic de billets de banque, la sorcellerie, la contrebande, sans parler des maladies transmissibles comme le sida.
Les autorités locales ne sont jusqu’à ce jour pas intervenues pour évacuer ces centaines de personnes, et éviter ainsi qu’elles construisent un nouveau bidonville, quelque part dans la ville, surtout que ces Subsahariens comptent entre eux, des Maliens dont le pays est confronté actuellement à une guerre civile. Ces conditions indiquent que leur nombre ici à Oran risque de tripler.
Par ailleurs, les services du Croissant-Rouge algérien sont intervenus avant-hier. Selon leur chargé de communication, plusieurs repas ont été distribués à ces réfugiés lors de la journée de vendredi, un geste humanitaire qui peut sauver la vie des enfants.
LES RÉFUGIÉS SYRIENS, LES NOUVEAUX HÔTES DES RESTOS DE LA RAHMA
Un autre pays frère qui souffre lui aussi d’une situation sécuritaire instable, qui est la Syrie, dont des centaines de ressortissants ont choisi la wilaya d’Oran pour fuir la guerre civile qui gangrène leur pays. Ils ont choisi l’Algérie et surtout Oran, vu les relations historiques entre les deux patries.
Les tables des restos Er-Rahma sont cette année caractérisées par les réfugiés syriens qui n’ont pas où aller en ce mois sacré, une situation qui peut devenir catastrophique, surtout après ce mois, puisqu’il ne trouveront pas ces restos pour se nourrir, où même l’hospitalité des familles algériennes qui, il faut le dire, ont donné le bon exemple en offrant le f’tour à ces Syriens.
Ces derniers, réputés par leur gastronomie, essayent de trouver un emploi chez les nombreux restaurants syriens de la ville, où même les projets industriels que dirigent leurs compatriotes au niveau de la région de Béthioua. Tout pour survivre et faire face à cette situation engendrée par le conflit sécuritaire dans leur pays. Venus parfois en famille, ces réfugiés ont trouvé à Oran toute l’hospitalité qu’ils souhaitent, même si le fait de quitter leur pays est toujours pénible.
Les responsables locaux doivent tenir compte de l’afflux de ces immigrés vers la capitale de l’Ouest et le prendre en considération, car la situation va sans doute empirer, les Subsahariens d’un côté, les Syriens de l’autre.
M. Jalil & N.I. Salim