Les stocks de sardine en baisse en Méditerranée

Les stocks de sardine en baisse en Méditerranée
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La Méditerranée perd-elle peu à peu son potentiel en ressources halieutiques ? En tout état de cause, après les côtes Sud, notamment celles algériennes, la menace pèse désormais sur le stock de pêche dans les côtes nord de la Méditerranée.

C’est en tout cas les conclusions qui ressortent d’une étude intitulée EcoPelGol, réalisée en France par plusieurs organismes spécialisés en la matière, dont l’université de Gérone et l’Institut méditerranéen d’océanologie.

A présent, la sardine et l’anchois, qui représentent 50 % des poissons pêchés dans la région, sont les espèces les plus menacées dans le Bassin méditerranéen. L’étude montre, à cet égard, qu’en l’espace de dix ans, la biomasse des sardines en Méditerranée a été divisée par trois, passant de 200 000 à 67 000 tonnes. La dégradation du potentiel des anchois observe le même rythme que la sardine, relèvent les auteurs de ladite étude dont les résultats ont été rendus publics ce mardi.

Contrairement aux différents travaux de recherche menés précédemment, l’étude EcoPelGol parait d’emblée originale dans la mesure où elle affirme que le stock en ressources halieutiques dans le Bassin méditerranéen ne diminue pas en quantité, mais c’est le poids et la taille des espèces qui en subissent un coup, à l’ombre d’un processus d’amaigrissement accéléré.

LG Algérie

« Pourtant, leur nombre n’a quasiment pas bougé, c’est bien leur poids qui a chuté. Cette diminution s’explique par une baisse de la croissance des poissons et une disparition des individus de plus de deux ans, les plus gros », note l’étude, tout en constatant que les sardines, à titre indicatif, ont perdu une moyenne de 4 centimètres de leur taille, passant de 15 à 11 cm.

Pour ce qui est des facteurs qui ont engendré cet amaigrissement, les chercheurs ayant mené l’étude en question relèveront, en premier lieu, l’action d’agents qui viendraient affaiblir ou tuer les anchois et les sardines.

Comme deuxième facteur, l’alimentation qui pourrait aussi être en cause, est-il souligné dans la même étude qui fait savoir qu’« en étudiant le contenu des estomacs, les chercheurs ont remarqué que les proies ingérées étaient plus petites qu’il y a 20 ans. Les poissons seraient affectés par un changement de la communauté planctonique, constituée d’espèces moins énergétiques. Cette baisse de qualité du plancton n’est pas liée à la pêche, mais à des changements environnementaux. »

Toutefois, les mutations que subissent les espèces marines dans le Bassin méditerranéen semblent sans incidences sur la santé des consommateurs, dès lors, affirme la même étude, « aucun virus, aucune bactérie n’a été détectée. Si la majorité des poissons est porteuse de microparasites, aucun impact d’agents pathogènes n’a pour le moment été trouvé. » En revanche, « un doute persiste sur un parasite du foie des poissons. »