Les stations-service en grève illimitée des le 1 er MAI,Un débrayage qui risque de faire mal

Les stations-service en grève illimitée des le 1 er MAI,Un débrayage qui risque de faire mal

Une rumeur qui devient effective…

Joint hier, par téléphone, le directeur général de Naftal, Saïd Akrèche, a déclaré qu’«il n’est pas au courant de ce débrayage».

La contestation sociale a atteint sa vitesse de croisière. La plus contraignante voire dangereuse qui aura des conséquences néfastes sur le citoyen est sans conteste la grève des gérants privés des stations services annoncée pour le 1er mai. «Plus de 1400 stations-service sur 1800 existantes vont suspendre leurs activités» nous a confirmé hier, le président de l’Association du gaz et des produits pétroliers (Agpp), Nasser Zaini. Les gérants de ces stations mettent ainsi à exécution la menace de recourir à une grève si on ne procède pas à «la réévaluation de la marge bénéficiaire qui est restée inchangée depuis 2005», a indiqué la Fédération nationale des exploitants libres des stations-service en rappelant que toutes les portes se sont refermées devant eux. Joint hier, par téléphone, le directeur général de Naftal, Saïd Akreche a déclaré qu’ «il n’est pas au courant de ce débrayage». La Fédération nationale des exploitants libres de stations-service revendique des concessions d’exploitation de ces points de vente de carburants, refusant d’être considérés comme «de simples gérants». Il convient de signaler au passage que certaines stations GPL seraient à l’arrêt depuis un mois.

Ce n’est pas le seul débrayage. Les écoles et les CEM de leur côté entameront leur deuxième débrayage aujourd’hui après la grève de deux jours du 27 et 28 avril dernier. L’Unpef a battu le rappel de ses troupes à suivre le mot d’ordre d’une grève illimitée pour réclamer le gel de la dernière mouture du statut particulier des travailleurs de l’éducation. Le secteur de la santé n’est pas en reste, le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp) a prévu pour demain son deuxième sit-in devant le ministère de la Santé pour bouler sa première semaine de grève. Le Snpsp ou les médecins généralistes rejoindront la grève à partir de la journée de demain. La campagne électorale déjà trop morose et plate, ne peut qu’être tombée très mal en ces jours d’effervescence socioprofessionnelle. La coïncidence avec la montée en puissance de la contestation sociale exacerbe le désintérêt et la défection qu’elle suscite. En atteignant des pics, le bouillonnement déjà à son paroxysme ne pourra que jeter de l’ombre sur les candidats en lice. Déjà prêchant dans le désert et coincés dans une espèce de monologue, la situation s’annonce de plus en plus difficile pour eux. «En raison de la dépolitisation dominante au sein de la société et le manque de confiance, la campagne qui va boucler sa deuxième semaine n’a même pas atteint le niveau de celle de 2007», commentent plusieurs observateurs. En exigeant leur part de la rente, les contestataires, dont les actions ont été amorcées depuis le mois janvier dernier, démentent l’existence d’un quelconque lien entre leur action et la campagne électorale. Or, certains contestataires affirment à demi mot que c’est de bonne guerre de saisir une telle opportunité qui s’offre à eux après une longue attente sans écho de plus de 2 ans. Revendiquant la révision de leur statut et l’intégration des corps communs, les greffiers maintiennent toujours leur grève. Les deux parties, le syndicat des greffiers et leur tutelle, campent sur leur décision et en absence de toute forme de dialogue, ce sont malheureusement les justiciables qui paient le prix fort. Les contrôleurs aériens ont également déclenché une action de protestation avant- hier en induisant de multiples perturbations sur le programme des vols de toutes les compagnies de transport aérien desservant les différents aéroports du pays. Néanmoins, le directeur général de l’Enna a enclenché un dialogue avec les contrôleurs aériens en colère, ce qui a permis le retour progressif à la normale.