Les spéculateurs profitent de l’anarchie, et les prix sont en folie: Sale temps pour les petites bourses

Les spéculateurs profitent de l’anarchie, et les prix sont en folie: Sale temps pour les petites bourses

Les ménagères, qui espéraient une baisse de la mercuriale au début de ce mois de mars, ont vite déchanté. Bien au contraire, le pauvre citoyen assiste impuissant à une flambée continue et spectaculaire des prix des fruits et légumes.

Partout, là où on tourne la tête, les prix flambent. La particularité de cette envolée des prix, douloureusement vécue par les petites bourses, est qu’elle risque de durer encore plusieurs semaines. C’est ce que promettent des connaisseurs du marché local.



Cette folie des prix des fruits et légumes promet des jours bien difficiles pour les ménagères. Et en dépit d’une abondance des produits agricoles (fruits, légumes, viandes…), les prix sont jugés excessivement élevés. Jeudi matin, les prix des légumes ont atteint des seuils jamais égalés, même durant le mois de Ramadhan.

La pomme de terre, légume préféré des ménagères, a donné le ton à la frénésie de la mercuriale. Elle était proposée, jeudi, à 65 dinars au prix de gros et à 90 dinars au détail. La tomate a pris des ailes en narguant la pauvre ménagère du haut de ses 65 dinars au gros. Les poivrons caracolent en tête de ce peloton en frénésie en affichant, sans remord, un prix de 200 dinars le kilo.

La laitue méprise les pauvres ménagères avec son prix qui n’est guère descendu sous la barre des 90 dinars. Les fèves, avec ses 80 dinars le kilo, ont un avenir prometteur dans ce peloton en folie. Pour les petits pois, ils ont pris du poids et oscillent entre 100 et 110 dinars le kilo. Même tendance pour les fruits où les bananes ont sauté à 135 dinars le kilo… au gros ! Les pommes sont cédées à 280 dinars le kilo. De quoi dissuader les consommateurs les plus téméraires.

Les bonnes oranges restent indétrônables cette année avec un prix de 110 dinars le kilo.

S’agissant des viandes blanches et rouges, les prix ont certes connu une décrue, toutefois ils demeurent toujours inabordables pour le commun des citoyens. Mais au fait, où sont les services de contrôle et de régulation des prix ? Les connaisseurs du marché mettent en cause la spéculation dans cette nouvelle flambée des prix des fruits et légumes. En dépit des promesses des pouvoirs publics, le marché des fruits et légumes est totalement livré aux spéculateurs.

Ce marché baigne dans la clandestinité totale. Les chiffres sont là pour appuyer ce constat amer. Certains évoquent le taux de 80% de commerçants qui exercent dans les marchés de quartiers et qui ne disposent pas de registres de commerce. Dans les halles centrales, la plupart des mandataires louent en sous-main, leurs carrés à des commerçants clandestins.

Ces derniers sont obligés de revoir à la hausse les prix des légumes pour amortir les frais de sous-location, qui varient entre 28.000 et 50.000 dinars pour un seul carré, confient des connaisseurs du marché.

A. Saïd