Les spécialistes touchent moins de 50 000 DA, Les praticiens de la santé dévoilent leurs

Les spécialistes touchent moins de 50 000 DA,  Les praticiens de la santé dévoilent leurs

Le ministre de la justice l’a affirmé jeudi à BoumerdèsIls veulent prendre l’opinion publique à témoin, en dévoilant leurs salaires et en révélant les conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils évoluent.

Les praticiens de la santé, exerçant dans le secteur public, sont en voie de subir les mesures coercitives auxquelles ont eu droit les enseignants de l’éducation nationale, qui ont dû renoncer à la protesta et réemprunter le chemin des écoles. Mardi, les médecins, en grève depuis près de trois mois, ont été destinataires d’une première mise en demeure, les exhortant à reprendre le travail.

Le document leur a été remis par l’administration des structures sanitaires, elle-même instruite par le ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière. Au bout de la deuxième mise en demeure, la tutelle menace les grévistes d’importantes ponctions sur salaires puis de les radier définitivement de la fonction publique, au motif qu’ils débrayent dans l’illégalité.

Devant le durcissement de la position des autorités, qui n’entendent visiblement pas satisfaire les revendications des praticiens de la santé, qui se résument en trois points : révision du statut particulier entré en vigueur en 2009, revalorisation des indemnités et réservation à leur profit d’un quota de logements de fonction, les médecins grévistes ont décidé de contre-attaquer.

Ils veulent prendre l’opinion publique à témoin, en dévoilant leurs salaires et en révélant les conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils évoluent.

Selon les fiches de paie, dont des copies ont été remises à la rédaction, un médecin spécialiste (chirurgien, néphrologue, neurologue, cardiologue…), ayant à son actif quelques années d’expérience, perçoit un salaire mensuel net légèrement supérieur à 48 000 DA. “J’ai un bac +12 et cinq années d’exercice et je touche ce salaire.

Ce n’est pas normal”, lance un chirurgien, en brandissant son bulletin de paie. Il indique qu’un médecin, qui vient de terminer sa spécialité démarre à 46 000 DA.

Ce qui sous-entend que la rémunération des praticiens de la santé publique augmente de très peu au fil des ans. “Les gens pensent que nous touchons au moins 100 000 DA par mois.

Quand je montre ma fiche de paie, ils sont surpris”, reprend notre interlocuteur, qui signale que c’est là à peine trois fois le Salaire national minimum garanti, après de longues années d’étude et avec une pratique professionnelle assez contraignante. “Parfois, je passe ma garde dans les salles d’opération à faire intervention chirurgicale sur intervention.

Pourtant, nous ne recevons que 760 DA par garde. Je dépense nettement plus, rien que dans les repas”, poursuit-il.

À vrai dire, en dévoilant la réalité de leurs salaires, les praticiens et spécialistes de la santé publique veulent prendre la tutelle de vitesse, dans le cas où elle nourrit des velléités d’agir comme l’a fait le ministère de l’éducation nationale, qui a rendu publics des niveaux de salaires du personnel enseignant exagérément gonflés.

À telle enseigne que l’opinion publique s’est retournée contre les enseignants qui ont poursuivi leur grève en affirmant, à qui veut l’entendre, qu’en réalité, ils n’ont bénéficié d’aucune augmentation.

Souhila Hammadi