Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme Habitat k’sourien : un témoin en danger

Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme Habitat k’sourien : un témoin en danger

Pourtant très riche en patrimoine culturel immobilier, le Sud algérien ne compte que 3 architectes qualifiés implantés à Biskra et Béchar. L’Extrême Sud (Illizi et Tamanrasset), n’en compte aucun.

Ce constat a été fait à la Maison de la culture Othmani-Bali, de la ville de Illizi, par la sous-directrice de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel, au sein du ministère de la Culture, Nabila Cherchali, lors de l’ouverture des deux journées d’étude tenues au mois de mai dernier par la direction de la culture de la wilaya d’Illizi autour de la «maîtrise d’œuvre portant sur les biens culturels immobiliers protégés, contraintes et difficultés, cas habitat ksourien».



Dénotant le déséquilibre flagrant dans la répartition des architectes, l’intervenante a affirmé que notre pays ne compte que 57 architectes qualifiés, dont 34 à Alger, 5 à Blida, 2 à Tipaza, 1 à Béjaïa, 1 à Aïn Defla, 2 à Tlemcen, 1 à Sétif et 1 à Oran, pour le Nord.

La même responsable a constaté aussi que pour le quinquennat 2010-2014, portant maîtrise d’œuvre sur les biens culturels immobiliers, 67 opérations ont été retenues en 2010, suivies de 9 opérations en 2011 et 26 en 2012. Mokhtar Guermida, le directeur de la culture de la wilaya, nous a expliqué que cette rencontre veut arriver à éclaircir les textes régissant la maîtrise d’œuvre et sensibiliser la société civile et l’administration locale, sachant que Illizi est dotée d’un patrimoine riche et classé .

La wilaya compte également, plusieurs opérations sur la réhabilitation et la maîtrise d’œuvre pas encore lancées comme le plan permanent des k’sour et la rénovation, la réhabilitation et l’affectation du Fort Polignac. Les professionnels notent la dégradation des habitations ksouriennes.

Le représentant de la ministre de la Culture, Zouhir Ballallou, architecte qualifié, nous a ainsi rappelé qu’après avoir bénéficié d’un grand nombre d’opérations de restauration et de valorisation du patrimoine culturel de la région du Sud dont le Parc national du Tassili, les autorités locales et instances concernées ont fait ressortir ce patrimoine culturel bâti dont des ksour, des forts et des monuments historiques qui enrichissent la scène patrimoniale. «Cette 1re rencontre du genre, organisée à Illizi, a regroupé un panel d’experts et d’architectes qualifiés dans la restauration. Deux importants aspects seront pris en charge par les techniciens et l’autorité compétente : l’aspect juridique en matière d’intervention et comment ainsi que qui doit intervenir.»

Enfin, les experts se sont accordés à dire que la restauration des sites du Sud algérien est totalement différente du Nord selon M. Ballalou qui insiste sur l’implication des citoyens qui cherchent l’amélioration de leurs conditions de vie. «Outre le renforcement de l’identité culturelle des habitants, le patrimoine doit drainer une richesse à travers le tourisme par exemple.

Ainsi que la création d’emploi, lors des restaurations et ce, en faisant appel aux compétences locales, aux entrepreneurs et artisans locaux ainsi qu’aux ressources territoriales locales comme l’argile, la terre, la pierre. Mais toute restauration doit bien se faire».

S.L