Notre patrimoine, dont le bâti et les centres historiques, n’est pas uniquement menacé par l’effet de la nature mais également par le facteur humain. Et même si «plusieurs choses sont faites, beaucoup d’autres restent à faire», estiment les spécialistes.
Outre la mise en place de clubs du patrimoine dans les écoles et la pérennisation des initiatives engagées dans le cadre du projet Montada récemment clôturé à Ghardaïa lors de la rencontre sur le patrimoine bâti, les spécialistes voient l’utilité d’encourager la mise en place de forums de concertation, entre les maîtres d’ouvrage chargés de la conduite de projets à l’adresse de la société civile. En outre, l’action de vulgarisation et de sensibilisation auprès des habitants et usagers des ksour, devrait être maintenue en permanence sur l’architecture de terre. Enfin, des cycles de formation au profit des cadres chargés de la gestion du patrimoine culturel, permettront le perfectionnement dans ce domaine. Cette rencontre, selon Younès Babanedjar, directeur de l’Office de valorisation et de préservation de la vallée du M’zab (Opvm), entre dans le cadre des activités du projet euroméditerranéen pour la promotion du bâti traditionnel à l’échelle des pays du Maghreb arabe. Le spécialiste architecte de terrain, Abdallah Boucenna, a émis, en marge de la rencontre, son souhait pour «la création de conditions permettant de rapprocher les structures de gestion et d’intervention sur le patrimoine, afin de donner une fonction motrice du capital d’expériences acquis à ce jour vers la formation spécialisée des acteurs intervenant au pied du mur». Optimiste, l’architecte spécialiste Abdallah Boucenna, connu pour son travail de terrain avec ses étudiants, constate le niveau de conscience très élevé acquis en faveur de l’idée de sauvegarde du patrimoine bâti et toutes les richesses «qui nous permettent de découvrir en particulier, les savoirs-faire et les savoirs qui en découlent», a-t-il souligné en marge de la rencontre de Ghardaïa, et d’ajouter : «Il y a de plus en plus d’ingénieurs, d’architectes et d’étudiants concernés et d’autres profils tels que les populations qui se trouvent plus que jamais sensibilisées à ce domaine qui prend plus d’importance dans la vie culturelle des gens au quotidien.» Afin que ce potentiel humain que sont les nouveaux passionnés de l’art de bâtir, bénéficie du maximum d’acquis du terrain, ce dernier étant le principal argument de la compétence patrimoniale réalisée pendant cette dernière décennie, M. Boucenna recommande la création de conditions à même de rapprocher les structures de gestion et d’intervention sur le patrimoine «pour donner une fonction motrice du capital d’expériences acquis à ce jour et vers la formation spécialisée des acteurs intervenant au pied du mur». Selon M. Babanedjar, le ministère de la Culture a accordé ces dernières années, une attention particulière aux centres historiques en allouant des mannes financières non négligeables dans la préservation du patrimoine, le classement des secteurs sauvegardés et le lancement d’études de plans permanents pour la protection et la sauvegarde, en plus des travaux d’urgence de réhabilitation.
S.L