Les spécialistes algériens du numérique et des tic sont unanimes, “L’absence du e-commerce en Algérie est

Les spécialistes algériens du numérique et des tic sont unanimes,  “L’absence du e-commerce en Algérie est

 

Au moment où des pays africains, même parmi les plus pauvres, lancent la 4G et marquent une avancée spectaculaire dans les TIC, l’Algérie en est encore à se poser des questions à ne plus en finir.

“Il s’agit d’une politique à deux vitesses qui est menée par l’Algérie au moment où le gouvernement en place prône le développement des TIC dans un écosystème loin d’être favorable”, ne cessaient de clamer haut et fort de nombreux participants algériens qui prennent part depuis hier au Forum algéro-français du numérique pour deux jours de débats sur ce que dicte l’avenir. “Les choses ne sont pas dites aussi crûment, mais il est bel et bien question de rattraper le retard et de cesser des discours euphoriques qui ne riment à rien, notamment en ces moments de crise économique”, nous ont-ils déclaré en marge de ce rendez-vous professionnel. “Les vérités sont bien là, pour peu qu’on ose les nommer. Nous vivons un retard flagrant sur toute la ligne et des chiffres peu fiables, y compris les 3% du PIB que l’on attribue à l’industrie numérique. Il n’en demeure pas moins que nous sommes toujours incapables, sans raison plausible, de lancer le commerce électronique”, ont-ils insisté. Maître Hind Benmiloud, pour sa part, qui est intervenue sur le développement de l’industrie numérique en Algérie, est venue confirmer cet état de fait, assurant qu’“il n’y a aucun obstacle pour lancer le commerce électronique, ne serait-ce que sur le plan national pour une première étape, y compris sur le plan réglementaire”. Mme Belberkani, représentante de la ministre, qui, de son côté, a reconnu “la faiblesse des usages et du développement des TIC en Algérie”, parle “de réajustement d’ordre structurel, organisationnel et institutionnel à mettre en œuvre aux fins de favoriser l’émergence d’une industrie des TIC”, qui relève aujourd’hui, selon elle, autant de l’urgence que de l’exigence. “Conscient de cette urgence et de cet impératif, le Mptic concentre ses efforts pour développer des capacités matérielles et humaines permettant de saisir les opportunités qu’offrent aujourd’hui les TIC. Dans ce contexte, nous avons engagé des réflexions et des actions pour l’émergence d’un environnement propice au développement d’une industrie, tant sur le plan des affaires, des mécanismes de financement et de partenariats publics-privés que sur le plan réglementaire dans le but d’assouplir les procédures et les démarches administratives.” À entendre parler l’envoyée spéciale de Feraoun qui a brillé par son absence à ce rendez-vous, nous en déduisons que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Il n’en est pourtant rien. Au moment où des pays africains, même parmi les plus pauvres, lancent la 4G et marquent une avancée spectaculaire dans les TIC, l’Algérie en est encore à se poser des questions à ne plus en finir, ne sachant sur quel pied danser. Lors de son intervention,

Mme Belberkani s’est encore interrogée hier : pourquoi le potentiel entrepreneuriat des TIC n’est-il pas encore pleinement exploité ? Comment donner un coup de jeune à l’économie algérienne en usant du levier numérique ? Quels sont les obstacles qui se dressent sur le chemin de la mise en œuvre des services, du m-paiement, du e-commerce ? Comment instaurer la confiance numérique et comment encadrer tout cela sur le plan sécuritaire et réglementaire et quels sont les enseignements et bonnes pratiques à tirer ? C’est dire que rien n’a été fait jusque-là… L’intervention de Karim Cherfaoui, DG de Divona et représentant du FCE (commission TIC), incarne, quant à lui, l’espoir d’une jeunesse plus avertie et au fait des enjeux et réalités du monde des TIC. Très pragmatique, celui-ci a abordé les leviers de croissance pour une économie numérique ouverte sur le monde en soulignant les potentiels de la coopération bilatérale.

Il présentera, alors, un parallèle entre les marchés algérien et français, faisant ressortir les faiblesses et les points forts de chacun, et parlera de la pertinence “de l’existence d’une économie numérique partagée”.

N.S