Les spécialistes alertent sur les mariages consanguins : 9 131 enfants handicapés, dont 2 403 dus aux mariages consanguins

Les spécialistes alertent sur les mariages consanguins : 9 131 enfants handicapés, dont 2 403 dus aux mariages consanguins

De nombreuses maladies héréditaires (ou génétiques), à l’origine de graves handicaps et déficiences intellectuelles chez l’enfant, résultent de mariages consanguins. C’est ce que l’on retient de la journée d’étude organisée, hier à l’Ecole supérieure de la sécurité sociale, par le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme, sous le thème : «Problèmes liés aux mariages consanguins en Algérie»

Un tiers des Algériens optent pour des mariages consanguins et les statistiques des centres spécialisés avancent des chiffres inquiétants, selon les déclarations de la ministre Eddalia, hier, en se référant à une étude faite par son département ministériel dans 24 wilayas échantillons.

L’étude fait état, de «9 131 enfants handicapés, dont 2 403 dus aux mariages consanguins» a indiqué la ministre, en insistant à ce que les employés des APC, dont ceux en charge du service de l’état civil, «imposent et exigent des certificats médicaux dans les dossiers avant la conclusion du mariage.» De son côté, Nassima Mttahri, responsable du service psychiatrique à l’hôpital Frantz-Fanon de Blida, a précisé dans ses déclarations à la presse qu’«il faut mettre en place des dispositifs de prise en charge, pouvant être un régime ou un médicament en mesure de changer radicalement le cours d’une pathologie.» notamment dans le suivi d’une femme enceinte d’un mariage consanguin. Par ailleurs, selon une enquête de la Fondation pour la recherche médicale (Forem) effectuée en 2007, 38,30% des mariages chez nous sont consanguins.

Les résultats de cette enquête, première du genre en Algérie faut-il le rappeler, montrent «un taux de consanguinité variable d’une wilaya à une autre». Le taux le plus élevé a été enregistré, note l’étude, à Tébessa, avec 88%, tandis que le plus bas a été recensé à Oran, avec un taux de 18,50%. Une cartographie précise reste à établir ainsi qu’une décomposition de la variance de la consanguinité par région et par degré de parenté des couples, soulignent les spécialistes, alertant sur les mariages entre cousins germains, soit, 1er degré ; mariage entre petits-cousins, 2e degré etc. Un taux de 88%, comme celui enregistré dans la wilaya de Tébessa, devrait nous pousser à la réaction très rapidement, pour faire reculer la tendance.

La consanguinité est un danger grave et elle est devenue non seulement un problème majeur de santé publique, elle plonge des parents et des enfants nés de mariages consanguins dans la spirale de la recherche d’une solution ou remède d’«un handicap outre d’alourdir le budget de l’État, dont notamment à travers les dépenses de la Sécurité sociale. L’État et en second lieu la société, doivent conjuguer leurs efforts pour juguler ce phénomène nocif, en sensibilisant la population sur les dangers et les conséquences des mariages consanguins, notamment par l’élaboration de lois s ’agissant du rôle de l’État.

Lilia Sahed