«Notre pays devrait être préparé pour les tsunamis car il existe des zones très basses qui peuvent être affectées par de petites vagues. Nos responsables devraient sérieusement penser à cette catastrophe en se référant aux expériences d’autres pays.» C’est l’avertissement que des spécialistes réunis à Bou-Ismaïl ont lancé hier. Pour eux, le risque zéro n’existe pas sur les deux rives de la Méditerranée.
C’est du moins ce qui ressort des interventions des différents spécialistes et chercheurs et autres universitaires dans le domaine des séismes et des tsunamis, qui prennent part à un séminaire à Bou-Ismaïl sur les risques de tsunami en Méditerranée. Le Dr Yazid Hamdane, coordinateur du groupe national risques côtiers du Réseau algérien des sciences de la mer (Rasmer), nous a expliqué en marge de la rencontre «qu’«environ 10% des tsunamis qui se produisent à l’échelle mondiale, se trouvent en Méditerranée». Pour lui, c’est un risque avec lequel on peut vivre facilement «car contrairement à l’onde sismique, la vague de tsunami met plus de temps pour atteindre la côte». Pour sa part, le spécialiste en géologie marine et membre du réseau Rasmer, le Dr Naceredine Taibi , a précisé qu’il est fort probable qu’un tsunami se produise. «On cherche à comprendre comment d’un séisme on a un tsunami qui vient après le séisme à
760 et 800 km heure donc à la vitesse d’un avion. Notre pays devrait être préparé pour les tsunamis car il existe des zones très basses qui peuvent être affectées par de petites vagues. Nos responsables devraient sérieusement penser à cette catastrophe en se référant aux expériences d’autres pays», a-t-il dit. Dans le même contexte, et s’agissant cette fois-ci des séismes, le directeur du CRAAG a rappelé dans son intervention ce dimanche sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale qu’entre 60 à 80 secousses telluriques sont enregistrées mensuellement au nord de l’Algérie. «Cette activité sismique nous impose en premier la construction parasismique. Ce n’est pas l’unique mesure puisque la résilience des sociétés passe par un certain nombre d’actions, à citer entre autres, l’éducation par rapport à cette prévention, les assurances, l’intervention ainsi que le management des risques qui peut avoir une stratégie claire en matière de prise en charge de la prévention», a-t-il souligné. «L’acte de bâtir est essentiel dans une région sismique d’autant que c’est ce bâti qui nous abrite. Il faut absolument que ce bâti puisse faire face à cette activité sismique, qui, rappelons-le, ne date pas d’hier résultant d’un processus géologique qui remonte à ce rapprochement de ces plaques tectoniques depuis près de 80 000 ans», a-t-il ajouté. Il a enfin préconisé «le redéploiement des populations vers l’intérieur du pays ou la plateforme saharienne, comme signifié dans le schéma national de l’aménagement du territoire à l’horizon 2025. «Les flux humains qui occupent le Nord peuvent être fatals ainsi que cette concentration des populations sur la frange, particulièrement le littoral. Il faut faire en sorte à ce que cette pression urbanistique soit réduite», a-t-il conclu.
S. Labri/ F. Houali