Les souscripteurs au programme AADL de 2001, venus de plusieurs wilayas, ont réussi hier à tenir leur rassemblement de protestation non loin du ministère de l’Habitat en dépit d’une forte présence policière.
Les forces de l’ordre dépêchées sur les lieux ont usé de la force pour empêcher les manifestants de s’approcher du ministère pour dénoncer, une nouvelle fois, l’injustice dont ils sont victimes.
Les policiers ont bloqué la rue Didouche Mourad, à Alger centre, et y ont interdit tout accès. Un important dispositif de sécurité a été placé dès la matinée autour du ministère de l’Habitat. La tension était vive sur les lieux. Des femmes pleuraient et des hommes hurlaient à l’injustice.
«Depuis trois mois, nous venons réclamer nos logements devant le ministère. Nous n’avons reçu aucune réponse. Nous viendrons chaque mercredi jusqu’à ce que le ministre daigne trouver une solution», a déclaré une dame qui a pris part au rassemblement. Auparavant, les souscripteurs organisaient des sit-in devant le siège de la direction générale de l’AADL à Saïd Hamdine,
dans la commune de Bir Mourad Raïs (Alger). Hier, en plus des slogans habituels, ils ont brandi des pancartes sur lesquelles était écrit : «Le ministre doit partir» ou encore «Il faut être bien placé pour avoir un appartement». Un cadre qui participait à la manifestation a indiqué : «Nous exigeons l’affichage de la liste des bénéficiaires des 4000 logements car le ministre refuse de nous recevoir.»
Une femme, très remontée, la gorge nouée par des sanglots, a lancé : «Les gens qui habitent les bidonvilles, souvent étrangers à la capitale, ont des appartements. Le ministre a peur de ces gens-là parce qu’à chaque fois ils provoquent des émeutes. Nous, qui sommes d’Alger, n’avons même pas où dormir. Le ministre refuse de nous donner un toit même avec notre argent !»
Samia O.