La facture des créances s’élève désormais à 182,2 milliards de centimes au 30 avril 2016.
Les créances s’élèvent à 182,2 milliards de centimes au 30 avril 2016 dont 69 milliards de centimes concernent les administrations publiques. La direction de la distribution de la Société de distribution d’électricité et de gaz de l’est du pays est au bord du gouffre. Elle est tout simplement en situation de faillite. Elle risque même le dépôt de bilan.
«Dans la situation que nous traversons, c’est le dépôt du bilan et la clé sous le paillasson qui nous attendent. Ce n’est pas faute de plan de charges, mais c’est dû exclusivement à l’impact négatif de nos créances qui représentent six mois de notre chiffre d’affaires», assène le directeur de le DD/SDE de Béjaïa, hier matin, lors d’une conférence de presse tenue au siège de sa direction, avant d’ajouter: «Nous sommes une société riche que les créances, notre propre dû, ont appauvri. Nous ne pouvons plus continuer comme ça. La sonnette d’alarme est bel et bien tirée, nous devons prendre nos responsabilités et c’est aux mauvais payeurs d’en assumer les conséquences. Désormais, les samedis sont réservés à l’opération de recouvrement.»
La facture des créances s’élève désormais à 182,2 milliards de centimes au 30 avril 2016. Ce qui représente six mois du chiffre d’affaires de l’entreprise qui n’est plus en mesure d’assurer plus d’un mois de salaires des 740 employés de la société, une situation des plus accablantes. 69 milliards de centimes concernent les administrations publiques dont 49,8 milliards de centimes sont celles des 52 communes de Béjaïa.
La commune d’Akbou qui renferme le deuxième grand pôle industriel de la wilaya, aprés la commune de Béjaïa, vient en première position avec 4,5 milliards de centimes de créances, suivie par l’une des communes les plus pauvres, la commune de Beni K’sila, en l’occurrence, avec 4.3 milliards de centimes.
Une situation qui se répercute directement sur le plan quinquennal 2014-2019 lancé en juillet 2014. Après le premier samedi du passage à l’acte, soit samedi dernier correspondant au 14 mai 2016, qui a touché les particuliers, une action qui a rapporté pas moins de 1,6 milliard de centimes de créances chez les particuliers, la DD/SDE de Béjaïa passera à la deuxième étape qui concernera les administrations publiques à partir du 22 mai prochain. «Ces administrations ont été averties par un conseil de wilaya avec la participation des 52 P/APC de la wilaya et en présence du premier responsable de la wilaya.
La date butoir est fixée au 20 mai en cours. Passé cette date, notre société passera à l’acte en procédant aux coupures sans préavis. Nous n’avons plus le temps ni l’espace pour jouer aux pompiers», a déclaré Ahmed Draï.
En plus de ces créances insupportables dont les programmes de réalisation de la société dépendent, cette dernière bute aussi sur la lenteur du climat des affaires. En effet, cette longueur, dont la moyenne prend sept mois pour la concrétisation d’une affaire, en raison notamment des oppositions et de la bureaucratie administrative, donne un coup fatal dans l’avancement du plan quinquennal 2014-2019.
Des facteurs négatifs qui ralentissent le défi de réaliser 6 500 km de raccordement en gaz naturel, et l’installation de six postes 60 KV et 30 KV en vue de renforcer et d’améliorer le réseau électrique de la wilaya, notamment en période estivale.
Malgré la vitesse de croisière atteinte par les entreprises engagées, soit une moyenne de 200 km/mois, le taux de réalisation est de 44.72%, nous informe le premier responsable de la distribution du gaz et de l’électricité à Béjaïa.
Par ailleurs, en fonction des restrictions budgétaires qui touchent le secteur en raison de la situation économique du pays, la direction de Béjaïa s’attelle à réaliser le plan d’urgence qui programme uniquement la réalisation de 160 postes avant l’été prochain, dont 49 seront réalisés d’ici la mi-juin.
En outre, pour un bilan succinct, quelque 650 postes ont été mis en service depuis le lancement du plan quinquennal.