Trois jours après la réunion des chefs d’état-major des pays du Sahel à Tamanrasset, Alger abrite, aujourd’hui, la réunion des chefs de service de renseignements de la région, avec pour objectif de passer à l’action au plus vite et de ne pas laisser l’initiative du terrain aux terroristes d’Al-Qaïda.
Les travaux de la réunion extraordinaire du Conseil des chefs d’état-major des pays membres du Comité d’état-major opérationnel conjoint, tenus dimanche au siège du Commandement de la VIe Région militaire à Tamanrasset, ont été couronnés par la signature du procès-verbal de la réunion et la passation de pouvoirs entre l’Algérie et le Mali qui prend la présidence tournante du comité.
Cette réunion, qui a regroupé les chefs d’état-major de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, a permis aux participants de faire une évaluation de la situation sécuritaire prévalant dans la région du Sahel.
Ils ont procédé, également, à un échange d’informations et d’analyses à même d’établir un bilan exhaustif des activités et actions effectuées pour la concrétisation d’une stratégie commune de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.
La séance d’ouverture a été marquée par l’intervention du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, qui a appelé les pays de la région à respecter leurs engagements et à passer à l’action en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et tous les autres phénomènes connexes.
Cette session a été une occasion pour débattre des termes de la coopération entre les pays membres afin de dégager les solutions idoines, en vue de renforcer leur action et atteindre ainsi les objectifs tracés dans leur stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.
Le chef d’état-major de l’ANP s’est dit, en cette occasion, “convaincu” que les États membres de ce comité sauront assumer leurs responsabilités et se montrer à la hauteur des ambitions et des attentes de leurs pays respectifs.
Mais il a conditionné cela par leur capacité à insuffler “plus de vitalité et d’efficience” à leur coopération, en traduisant “de la plus forte manière” leurs engagements par des actions de lutte antiterroriste “bien préparées et bien coordonnées”.
Cette rencontre aura constitué, selon les propos du colonel Sebaâ Mabrouk, porte-parole de la réunion, “une confirmation avérée du respect de tous les engagements pris par les forces armées des pays membres et un message clair pour exprimer leur volonté et leur détermination, ainsi que leur capacité effective à prendre en charge, de façon autonome et collective, leurs questions sécuritaires en toute liberté et en toute souveraineté”.
La concertation entre les pays de la région, qui pourrait être étendue à d’autres pays de la région, concernés par la menace terroriste, devrait permettre de mieux coordonner leurs efforts.
Car, au-delà des déclarations de bonnes intentions, certains pays de la région sont confrontés à de multiples contraintes, que ce soit sur le plan logistique, où certains pays manquent cruellement de matériel adéquat pour lutter contre le terrorisme, ou sur le plan politique où certaines régions de ces pays restent en perpétuel conflit avec les rebelles touaregs. Mais c’est surtout le poids des pays occidentaux, sous le couvert d’enlèvement de leurs compatriotes, qui joue grandement dans la balance.
Beaucoup de pays occidentaux sont tentés de prendre pied dans la vaste étendue désertique du Sahel. Leurs ingérences multiples et leurs pressions sont tellement grandes que des pays de la région obéissent, les yeux fermés, négocient les rançons et libèrent des terroristes, compromettant grandement les efforts consentis et les engagements pris dans le cadre de la coopération régionale.
La réunion des chefs de service de renseignements de la région, est importante dans la mesure où elle aura le mérite de poser les vrais problèmes qui empêchent que les pays de la région, coordonnent étroitement leurs efforts et qu’ils ne se laissent pas influencer par des pays occidentaux soucieux uniquement de leurs propres intérêts. On voit mal des services de renseignements occidentaux livrer, par exemple, des photos satellite sur le mouvement des terroristes d’Al-Qaïda, aux pays de la région.
En revanche, ces services occidentaux n’ont aucun mal à recevoir tous les renseignements dont ils ont besoin et toute l’assistance voulue dans la région.