Les seconds ne sont pas chauds au plan du premier Quand gouvernement et walis ne se comprennent pas

Les seconds ne sont pas chauds au plan du premier Quand gouvernement et walis ne se comprennent pas
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Le gouvernement et les walis ne sont pas sur la même longueur d’onde. Ou faiblement. C’est le constat qu’on peut faire au vu des débats ayant marqué le séminaire régional organisé hier, au Palais des nations, et qui a regroupé le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et une vingtaine de walis des wilayas du centre, du sud et des Hauts Plateaux du centre.

Même si Ould Kablia tenait à expliquer aux participants le caractère «important» des points inclus dans l’ordre du jour de la rencontre, il a dû faire face aux réticences et autres réserves des walis. Ces derniers, s’ils accueillent favorablement la campagne portant lutte contre l’informel et l’opération nettoyage des milieux urbains, ne semblent pas être véritablement convaincus par la démarche.



Leur adhésion à cette opération reste timide, si l’on se réfère aux propos qu’ils ont tenus au cours des débats. Car, suite à quelques interventions, le ministre de l’Intérieur s’est vu obligé d’apporter une précision quant à la visée de la campagne. «Ce n’est pas une opération coup de poing.

C’est une opération qui doit continuer. Il ne s’agit pas d’une éradication. C’est une résorption. Et pour réussir dans cet exercice, il faut une démarche graduelle», a indiqué Ould Kablia. Cette réponse faisait suite à une intervention du wali d’Alger, qui ne croit pas à l’efficacité de l’opération sans «l’autorité de l’Etat».

Pour le wali d’Alger, «la campagne menée actuellement serait vaine si l’exercice de l’autorité de l’Etat n’est pas permanent et visible ». Le wali d’Alger soutient qu’il «y a un risque de voir les délogés reprendre leur place sur les trottoirs, et que les habitants délogés des terrasses d’immeubles reviennent sur les lieux». «Qui va garantir la pérennité de l’opération», s’estil interrogé.

Riposte similaire de Dahou Ould Kablia au wali de Bouira, qui attribue l’avancée du chômage et de l’informel à la disparition des Souks El Fellah et des Galeries. Visiblement agacé par l’explication, Ould Kablia répond en indiquant que «les Galeries et les Souks El Fellah sont morts de leur mort naturelle» ! Arrivera par la suite l’intervention du wali de Tizi Ouzou qui souligne : «Ce n’est pas un problème de financement.

Mais il y a un problème d’autorité de l’État au niveau local. Il y a des oppositions de citoyens pour des projets», se plaint monsieur le wali. «Nous adhérons à ce plan, mais sans l’autorité de l’Etat, le résultat n’est pas évident…», a-t-il ajouté. Le wali de Tindouf est allé droit au but : «Il ne faut pas s’attendre à un miracle.

Il y a un problème d’encadrement dans les différents services», dira-t-il. Suite à ces multiples remarques, le ministre de l’Intérieur tente un point d’ordre. «Il faut revenir à l’ordre du jour qui porte sur les ordures, l’hygiène», assènera le ministre, avant de dire que « l e temps n’est plus à la réflexion, mais plutôt à l’action».

Pour le ministre «l’opération est entamée, il faut continuer. Le choc psychologique a été provoqué : la population qui n’y croyait pas auparavant, commence à adhérer». Mais, manifestement, ce sont les walis qui n’adhèrent pas. Sinon, pas assez…

A. Y.