Après l’appel, l’an dernier, des responsables du parti salafiste égyptien An-Nour à recouvrir les pyramides de cire afin de les rendre invisibles aux touristes et mettre ainsi fin au culte « païen » qui leur serait rendu, plusieurs hauts représentants de l’islam sunnite, comme le cheikh saoudien Ali Ben Said al-Rabi’i ou le cheikh bahreïni Abd al Latif al Mahmoud, ont demandé au nouveau président Mohamed Morsi de détruire purement et simplement ces vestiges de l’Égypte Ancienne.
Selon ces docteurs de la loi coranique, la démolition des pyramides représenterait l’accomplissement de la volonté du prophète Muhammad et de son compagnon Amr Ibn al-As, lequel envahit et conquit l’Égypte aux alentours de l’année 641 mais ne put, en son temps, réaliser cette démolition. La référence à ce dernier dans les propos de ces personnalités religieuses n’est pas un hasard.
A la suite de l’implantation de l’Islam en Égypte à cette époque, de nombreuses reliques de l’Égypte ancienne furent en effet détruites car jugées blasphématoires. Rappelons également que pour la majeure partie des historiens, l’ordre d’incendier la bibliothèque d’Alexandrie fut donné par le calife Omar en 642 et exécuté par le même Amr Ibn al-As, même si cette hypothèse fait aujourd’hui débat[3. Cette théorie fut pour la première fois remise en question par l’anthropologue et sociologue Gustave Le Bon au XIXème…
Nadine