Le représentant du Front Polisario à l’ONU, M. Ahmed Boukhari, a affirmé à New York que les Sahraouis attendent de la nouvelle administration américaine une «nouvelle approche» pour la question du Sahara occidental. «Nous espérons une nouvelle approche américaine sous l’Administrationd’Obama pour la question du Sahara occidental et nous verrons si le changement promis dans le fameux Yes we can du président américain concernera aussi la cause sa raouie», a indiqué M. Boukhari dans un entretien à l’agence algérienne de presse APS. «Les Etats-Unis avaient accompagné le processus de paix au Sahara occidental de manière positive entre juin 1990 et juin 2004, date de la démission de James Baker.
Ils nous avaient dit à un moment qu’ils n’avaient rien contre un Sahara occidental indépendant comme résultat d’un référendum d’autodétermination», a-t-il rappelé, relevant que «le soutien inattendu mais acquis par le Maroc dans certains cercles de l’administration Bush entre 2006 et 2008, notamment de l’ancien membre du National Security Council, Elliot Abrahams, s’est joint à la position partisane de la France pour entraver le processus de décolonisation au Sahara occidental».
Commentant le contenu du rapport présenté au Conseil de sécurité, M. Boukhari a estimé qu’il est «équilibré» et «prudent». Sur la substance, ajoute-t-il, «il a, en quelque sorte, rétabli les paramètres essentiels pour la poursuite des négociations dans le cadre défini par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1754 d’avril 2007 qui avait déclenché le processus de Manhasset». Interrogé sur l’opportunité de la proposition de Christopher Ross pour la tenue d’une réunion préparatoire informelle, M. Boukhari a indiqué que le Front Polisario a accepté cette idée par «esprit de coopération» avec l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies car, a-t-il expliqué, «en fin de compte, nous ne considérons pas qu’une telle réunion soit vraiment nécessaire dans la mesure où les deux parties avaient déjà accepté d’aller directement au 5e round».
Pour lui, «le Maroc a perdu des occasions en or offertes par les Nations unies en 1991 pour sortir, de manière honorable, de ce conflit qui a trop duré et il a tourné le dos aux opportunités offertes par James Baker entre 1997 et 2004». «Nous leur avions offert une opportunité similaire et même plus bénéfique à travers notre proposition d’avril 2007. Nous les avions sondés à Manhasset, en marge de sessions officielles, pour essayer de réfléchir ensemble, en tant que frères maghrébins, loin des préjugés et des positions figées. Mais ils sont restés enfermés derrière un discours peu convaincant, rigide et même insultant», a-t-il encore ajouté. «Nous voulons tout partager avec le Maroc et avec les autres pays de la région et nous avons beaucoup à donner. C’est le Maroc qui ne veut, pour le moment, rien partager. Et c’est la construction maghrébine, la paix et la concorde régionale qui continueront à en souffrir profondément», a-t-il conclu.