Les électeurs rwandais ont commencé lundi à se rendre dans les bureaux de vote pour élire leurs députés, un scrutin dans lequel le parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagame part favori.
Quelque six millions de personnes sont attendues dans les 15.000 bureaux de vote répartis à travers le pays et qui ont ouvert à 07H00 (05H00 GMT) et devraient fermer à 15H00 (13H00 GMT).
Pour ce scrutin législatif à la proportionnelle, 410 candidats répartis sur quatre listes s’affrontent. 53 sièges seront attribués au suffrage universel direct, sur un total de 80, et un minimum de 5% des voix est exigé pour entrer à la Chambre.
Mardi et mercredi, ça sera au tour de vingt-sept autres membres de la Chambre des députés, 24 femmes, deux représentants des jeunes et un des handicapés, qui seront élus au suffrage indirect par des collèges et conseils locaux et nationaux.
On s’attend à une participation très élevée, les autorités locales ayant fortement incité les citoyens à voter. Lors des législatives de 2008, la participation s’était élevée à 98,5%, et pour la présidentielle de 2010, à 97,5%.
La campagne électorale qui s’est déroulée dans la calme n’a pas captivé l’intérêt de la population rwandaise. Seul incident, deux personnes ont été tuées et 22 blessées par l’explosion de deux grenades, jetées sur un marché de Kigali vendredi soir.
Les petits partis ou candidats indépendants s’étaient plaints de difficultés et d’intimidations de la part de responsables locaux durant leur campagne, affirmant que leurs affiches avaient été arrachées à plusieurs reprises.
Le parti au pouvoir favori
Le Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagame au pouvoir depuis 1994, est le grand favori de ces élections, faute de la présence d’opposants plus virulents qui ne sont pas autorisés par le pouvoir.
Grand favori, le FPR participe à ces élections à la tête d’une coalition comprenant quatre autres partis. Face à lui le Parti libéral (PL), le Parti social-démocrate (PSD) et le PS-Imberakuri qui ont moins de chance de vaincre le parti au pouvoir.
La troisième grande formation d’opposition au président Kagame, les Forces démocratiques unifiées (FDU), formée en exil et dirigée par Victoire Ingabire, actuellement jugée en appel pour « conspiration » et « minimisation du génocide », n’est pas encore reconnue.
Le Parti démocratique Vert, officiellement reconnu depuis vendredi par les autorités rwandaises, devenant le deuxième parti, après celui au pouvoir a choisi de ne pas présenter de candidats.
Dans la précédente Chambre basse du Parlement bicaméral, le FPR et ses alliés détenaient 42 des 53 sièges attribués au suffrage direct.
Paul Kagame avait été élu président en 2003 avec notamment le soutien PL et le PSD avant de présenter leurs propres candidats en 2010 mais le président sortant a réussi à se faire réélire haut la main avec 93% des voix.
En dépit des reproches concernant l’hégémonie de son parti dans le pays, on attribue toutefois au président Kagame le mérite d’avoir fait des efforts pour développer le pays 20 ans après le génocide de 1994, en luttant contre la corruption et en renforçant l’économie nationale.
Malgré ces avancées notables, le Rwanda est accusé par des pays de la région ainsi que par l’ONU de soutenir la rébellion du 23 mars active dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC).