Les robes noires observent un sit-in devant le palais de justice d’Oran : “La crise actuelle est politique avant d’être constitutionnelle”

Les robes noires observent un sit-in devant le palais de justice d’Oran : “La crise actuelle est politique avant d’être constitutionnelle”

Un second sit-in est prévu dimanche prochain ainsi qu’une marche qui devrait mener les avocats du palais de justice de l’USTO au tribunal correctionnel de Cité Djamel, situé à quelques centaines de mètres plus bas.

Comme prévu, les avocats du barreau d’Oran ont entamé la grève de quatre jours à laquelle l’Union nationale des ordres des avocats (Unoa) a appelé, invitant les avocats algériens à suspendre leurs activités judiciaires les 17 et 18, puis les 21 et 22 de ce mois. Cet appel vient marquer leur refus d’une élection présidentielle conduite par un gouvernement rejeté par le peuple, protester contre la répression des manifestations pacifiques et appeler à la mise en place d’une transition conduite par des personnalités consensuelles acceptées par le peuple : “La crise actuelle est politique avant d’être constitutionnelle (…)”, avait estimé l’Unoa dans son communiqué. Un sit-in de protestation a, à ce titre, été organisé au sein du palais de justice d’Oran au cours duquel, les avocats ont notamment réitéré leur appel au départ du pouvoir en place, l’installation d’un État de droit qui consacre l’indépendance de la justice et la protection des droits de l’Homme.

La démission de Tayeb Belaïz ? Une excellente nouvelle, mais qui ne suffit pas à calmer les esprits. “L’événement est important parce qu’il s’agit quand même du président du Conseil constitutionnel, et son départ répond à une des revendications populaires. Mais les autres ‘B’ sont toujours en poste et le pouvoir toujours en place. Or, les Algériens exigent le démantèlement de l’ensemble du système et le départ de tous ceux qui le représentent”, a estimé un avocat. Parmi les slogans scandés par les manifestants, un appel de ralliement destiné aux magistrats, qui,  jusqu’ici, sont demeurés sourds aux invitations des représentants de la défense : “Il faut qu’ils brisent les chaînes de la peur et qu’ils rejoignent la révolte parce qu’ils font partie du système judiciaire et qu’ils doivent se déterminer devant l’histoire”, a exhorté une avocate.

Un second sit-in est prévu dimanche prochain, ainsi qu’une marche qui devrait mener les avocats du palais de justice de l’USTO au tribunal correctionnel de Cité Djamel, situé à quelques centaines de mètres plus bas. Ce serait la première fois que les avocats d’Oran porteront leurs revendications par-delà les barreaux de la cour de justice depuis le lancement de la révolte populaire en février.

S. Ould Ali