Houari Barti

Pour les contestataires, signataires d’une pétition portant une cinquantaine de noms, «les deux établissements en question ont réussi à rouvrir leurs établissements en proposant dans un premier temps, exclusivement, des services de restauration. Mais quelques jours à peine après cette réouverture, ils se sont mis à proposer, une nouvelle fois, le narguilé, une pratique, estime-t-on, qui représente «un problème de santé publique de premier ordre», non seulement pour les consommateurs, mais aussi pour les riverains qui se disent «incommodés» par les émanations de fumée rejetée dans l’environnement par les extracteurs électriques installés au niveau de ces établissements. Dans la lettre accompagnée d’une pétition envoyée aux autorités, notamment les services de sécurité et les services communaux compétents, on dénonce, également, toutes sortes de nuisances générées par l’activité de ces commerces : «stationnements anarchiques, pollution sonore, insécurité » Des nuisances qui sont à vrai dire signalées régulièrement au niveau du quartier de Akid Lotfi par les citoyens et représentants de la société civile, où plusieurs commerces sont accusés de «ne pas respecter les conditions d’hygiène publique et de bon voisinage» et de «s’accaparer de l’espace public en toute impunité au détriment des riverains et de leur sérénité». Des entorses à la réglementation qui «font régulièrement l’objet de propositions de fermeture de la part des pouvoirs publics, mais qui ne sont que rarement suivies d’exécution», dénoncent les contestataires.
Il est à noter que, selon les médecins, «une séance de narguilé expose généralement les fumeurs à une quantité de fumée plus grande que pour les fumeurs de cigarette. En effet, un fumeur consomme généralement une cigarette en 5 à 7 minutes, inhalant un volume de fumée compris entre 0,5 et 0,6 litre de fumée. En comparaison, un fumeur de narguilé fume pendant 20 à 30 minutes et inhale entre 50 et 200 bouffées de 0,05 à 0,25 litre chacune. Une séance de narguilé expose donc le fumeur à un volume de fumée correspondant à plus de 100 cigarettes.
Selon une étude datant de 2004, une séance de 45 minutes délivre environ 20 fois plus de goudron, 2 fois plus de monoxyde de carbone, et 3 fois plus de nicotine qu’une cigarette. La nature du goudron est toutefois différente en raison d’une température de combustion plus basse.
Selon une autre étude datant de 2007 «si 30 à 50 bouffées sont prises dans la même soirée par chicha, cela signifie que le consommateur prend autant de fumée qu’avec 40 cigarettes. Des mesures montrent que l’augmentation du monoxyde de carbone expiré à la fin d’une chicha est équivalente à celle observée lors de la consommation de 30 à 40 cigarettes.»