Un nombre important d’installations industrielles à haut risque poussent comme des champignons au niveau urbain.
Déjà que nous avons un grand problème de sécurité industrielle, les menaces des sites et installations à hauts risques s’ajoutent. Alger est devenue une zone dangereuse. pour la sécurité et la santé de ses habitants. Vivre dans la capitale est synonyme de stress, danger et mal-être. Cette semaine, l’expert en génie numérique et en génie parasismique, le professeur Abdelkrim Chelghoum est revenu dans une déclaration à la presse en recensant les risques qu’encourt Alger. Son constat est effrayant. Les installations industrielles à haut risque recensés se trouvent au milieu du tissu urbain où réside la grande majorité de la population.
Les activités gazières et électriques en Algérie présentent 80% des risques majeurs (incendies, explosions et risques toxiques). En premier lieu, il a cité la centrale électrique d’El Hamma, implantée dans une zone hyperurbanisée d’environ 3 500 habitants/km2.
Elle représente le plus grand danger pour les Algérois. Pour le même expert, Alger est également menacée de catastrophe naturelle à laquelle elle n’est pas en mesure de faire face.
Rappelant qu’en termes de risque majeur, sur un échantillon de 60 établissements industriels recensés, 43% présentent un risque d’explosion, 42% un risque d’incendie et 16% des risques toxiques, selon un autre expert qui précise que la majorité des sites à risque industriel dans les zones relevant de Sonatrach à travers le pays a été localisée dernièrement par des photos numériques captées à partir de techniques spatiales.
Par ailleurs, toutes les recherches et les études recueillies par les ingénieurs du Cnts, indiquent que tous les sites implantés dans des zones urbaines sont des sources potentielles d’incidents techniques qui peuvent survenir et évoluer en situation critique. Le pire est à craindre, notamment avec le nombre important des installations industrielles à haut risque qui poussent comme des champignons au niveau urbain.
La gestion des plans d’intervention d’urgence mis en place en cas d’incidents majeurs est un autre problème, puisqu’elle souffre d’un grand manque de maîtrise organisationnelle, selon un autre expert en la matière.
Afin d’éviter le pire, le groupe Sonatrach et le secteur de l’énergie et des mines ont tracé une feuille de route en matière de prévention, anticipation et gestion des risques technologiques majeurs depuis quelques années. Récemment, les habitants des hauteurs d’Hussein Dey, quartiers Mer et Soleil, Meddouche (ex-Vauban), Méditerranée et Panorama, qui comptent plus de 10.000 habitants ont crié leur détresse.
Ils dénoncent l’acharnement de la Sonelgaz qui veut coûte que coûte transformer le seul terrain de jeu de proximité dont ils disposent et qui se trouve au milieu des habitations, en centrale électrique de haute tension! Selon les témoignages des habitants, l’entreprise publique les a poignardés dans le dos en revenant installer une centrale électrique de 60.000 volts sur un terrain de football situé au milieu de leur cité. Pourtant, le projet a été délocalisé, il y a une année et demie, un accord Sonelgaz-APC ayant été trouvé, suite à une enquête des services du Premier ministère suivie d’une injonction pour transformer ce terrain vague en aire de jeu dédiée à la pratique sportive. Au plan de la réglementation, la loi 04-20 du 25 décembre 2004, prévoit des règles de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes.
La loi repose sur deux axes fonle damentaux: d’une part la surveillance des installations à risques majeurs, tant par l’exploitant que par les autorités publiques locales (walis et APC), et, d’autre part, sur le principe de précaution et de prévention par la mise en oeuvre des outils de planification et de gestion environnementale. Avec l’arrivée de l’hiver, la menace persiste encore plus avec les inondations…