Les enseignants et les travailleurs de l’université d’Alger II (Bouzaréah) ont suspendu leur mouvement de protestation suite au protocole d’accord signé hier entre les parties en conflit. Fouad Djemaï, représentant de la section Cnes à l’université d’Alger II, nous a indiqué qu’un accord a été trouvé lors de cette réunion entre des représentants de la section locale du Cnes, de l’UGTA, du recteur et de son staff administratif.
Plusieurs revendications on été abordées dont des problèmes d’ordre juridique qui ont miné les relations entre l’administration et les enseignants.
«Le recteur a esté en justice des enseignants et des travailleurs qui ont osé émettre des suggestions sur certaines de ses décisions, et d’autres qui ont divulgué à la presse des problèmes au sein de l’université. Ce genre de pratiques s’est multiplié en dehors de toute réglementation, alors qu’il y a des commissions en charge de ces dossiers. Le responsable juridique au ministère a indiqué que toutes les plaintes qui ont été déposées seront retirées et que de telles pratiques seront sanctionnées. Nous sommes satisfaits par la réparation de cette injustice», nous a-t-il dit.
Au sujet du volet pédagogique, l’affaire du relèvement des notes de passage au département d’anglais a créé un climat délétère. Les étudiants qui ont bénéficié de la clémence du recteur ont été inscrits en 2e année et selon M. Djemaï, pour maintenir «la paix sociale», les enseignants ont dû faire l’impasse sur cet écart puisqu’un grand mouvement des étudiants aurait pu avoir lieu.
«C’est pour le bien de notre université que nous avons laissé ces étudiants passer en 2e année. Malgré le fait que le recteur nous ait dépossédés de nos prérogatives, nous avons tout fait pour éviter la casse et la délégation du ministère nous a donné raison», nous a-t-il affirmé, ajoutant que les responsables syndicaux avaient aussi soulevé les problèmes d’ordre financier tels que les retards dans l’avancement des carrières, la gestion des heures supplémentaires qui est gérée de façon clientéliste. Il a par ailleurs tenu à dénoncer les conditions de travail et le manque de matériel de chauffage dans les classes alors que l’administration vivrait «royalement».
«L’Etat a consenti d’importants efforts financiers pour le secteur mais ce qui manque, c’est la bonne gestion», a-t-il déploré. Il nous a indiqué que la réunion s’est tenue tardivement et qu’un projet de protocole d’accord avait été arrêté. «Tous les points soulevés ont été pris en compte. Il a été décidé de mettre sur pied une commission de suivi sur l’application des décisions mentionnées dans le PV.
Cette commission qui se réunira le 15 janvier 2013 est une grande avancée qui va permettre d’améliorer la gestion de l’université», a-t-il indiqué. Il a aussi estimé que d’autres dossiers doivent être présentés à la tutelle mais de façon méthodique.
Au sujet du départ du recteur, il nous a indiqué qu’après les résultats de la commission de suivi du 15 janvier, les autorités prendront acte des avancées et agiront en conséquence.
En tout état de cause, les représentants syndicaux veilleront à la bonne application des décisions. En outre, il a tenu à relever que pour la première fois, un syndicat autonome et l’UGTA avaient fait cause commune et défendu les droits des enseignants et des travailleurs. «Pour la première fois, bien que nos statuts et nos luttes soient différentes, nous avons usé du même langage pour sauver l’université de la dérive.
Tout ceci est de bon augure. Il en est de même avec la tutelle qui a tenu à se déplacer sur le terrain et faire preuve de disponibilité, ce qui augure de bons rapports avec cette dernière et aussi d’une bonne gestion des conflits, cela nous réjouit», nous a-t-il dit.