Le mouvement de gréve enclenche par le Syndicat algØrien des paramØdicaux (SAP), a rØvØlØ que le climat est peu consensuel avec la tutelle.
T out porte à croire que le mouvement des paramédicaux, qui ont observé hier leur troisième et dernier jour de grève, s’inscrit dans la durée, et pour cause, toutes les raisons se sont conjuguées pour que ce soit le cas.
Le syndicat se dit déçu par la réplique des autorités sanitaires du pays par rapport à leur action de protestation, alors qu’au lendemain de sa nomination à la tête du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Zairi, avait défini le dialogue avec les partenaires sociaux comme l’une de ses priorités.
En effet, le ministère, par la voix de Salim Belkessam, conseiller au niveau de la même institution, a assuré, mardi, avoir pris en charge «toutes les demandes légitimes et fondées» du corps des paramédicaux et ce, «bien avant» le déclenchement de la grève initiée par SAP, chose que réfute le syndicat. Cette fois-ci ils veulent du concret, et exigent un engagement ferme de la part du ministre de la Santé.
Les paramédicaux revendiquent également la promulgation de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau «A» catégorie «11», l’intégration de la formation paramédicale dans le système LMD (licence-master-doctorat) pour bénéficier d’une formation (Bac+4). Concernant ce point justement ils insistent à ce qu’un procès-verbal soit signé entre l’Enseignement supérieur et la Fonction publique. Aussi, depuis 2010, le statut du corps paramédical est sans ancrage juridique. Un autre grief? Celui lié à la gestion des carrières.
Les paramédicaux, dont le nombre s’élève à 90 000 à l’échelle nationale, demandent d’accéder à l’évolution de leur carrière. Face à cette situation, le syndicat s’est retrouvé contraint de revenir sur son choix pour une grève cyclique et opte pour une grève illimitée à partir du 8 février prochain. Un préavis de grève a été déposé avec l’engagement d’assurer le service minimum, apprend-on auprès du syndicat.
Jusqu’à hier, les hôpitaux étaient paralysés, hormis les urgences, les opérations chirurgicales et toutes les activités de soins ordinaires ont été reportées à une date ultérieure. De son côté, le ministère a indiqué dans un communiqué que la tutelle a privilégié la voie du dialogue et de la concertation pour que le traitement des doléances relatives au statut des paramédicaux se fasse dans un climat de sérénité et sans prendre en otage la santé du citoyen.
La tutelle rappelle que l’avant-projet du nouveau statut des paramédicaux a été déposé à la direction générale de la Fonction publique et prévoit la mise en place du système LMD et la classification à catégorie 11. Ce communiqué rappelle également que le taux de suivi de la grève observée par les paramédicaux se situe entre 0 et 15%. Le SAP, quant à lui, annonce un suivi de 94 % à l’échelle nationale.
R. A.