Plusieurs centaines de retraités se sont rassemblés hier au siège de la Centrale syndicale à Alger. Ils sont venus écouter la réponse des responsables de l’UGTA concernant les revendications, dont la revalorisation des pensions, qu’ils ne cessent de réclamer depuis plusieurs années. «Je vous ai déjà dit que je fais de cette question une préoccupation personnelle.
Elle est inscrite comme point essentiel, dont le traitement va se faire lors de la prochaine tripartite prévue en septembre. J’en ai parlé à deux membres du gouvernement. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ainsi que Tayeb Louh, ministre du Travail, sont d’accord pour que la prochaine tripartite soit dédiée exclusivement à la situation des retraités», a déclaré Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA, à l’assistance.
«C’est le seul cadre de négociations existant, je n’en connais pas d’autre et nous n’allons pas arracher des droits dans la rue», a-t-il ajouté. Une commission a été installée pour recueillir les avis et préparer un dossier ficelé sur les revendications de cette frange de la société.
La fédération des travailleurs retraités table pour la prochaine tripartite sur une actualisation de 40% des pensions à partir de janvier 2011, l’augmentation de la pension de retraite minimum au SNMG et l’allocation de retraite à 5000 dinars.
Le SG de l’UGTA dépassé par la colère des manifestants
quer, et à calmer les retraités qui exigeaient avec insistance des réponses immédiates à leurs préoccupations. Ils estiment qu’ils ont été lésés par les pouvoirs publics et ne croient plus aux promesses faites qui s’avèrent, au bout du compte, insatisfaites. «Nous avons travaillé pendant de longues années dans les entreprises publiques après l’indépendance pour maintenir debout notre pays.
Nous n’avons pas volé ni détourné de l’argent public par amour de notre nation et aujourd’hui nous avons droit à un traitement de mendiants. Ce n’est pas juste.
A quand la fin de ce calvaire ?», s’interrogent les retraités en colère. Les travailleurs retraités ont dénoncé la récente augmentation des pensions de 10% annoncée en grande pompe, qui ne dépasse pas en réalité 6%. Ils ont dénoncé le fait qu’elle a été noyée avec les 7% d’augmentation annuelle à laquelle ils ouvrent droit et la non-application des autres augmentations annoncées depuis 2006.
«Nous réclamons nos droits. Nous sollicitons l’intervention du président de la République Abdelaziz Bouteflika pour que soient tenues les promesses de 2006 où il a été question d’une hausse de 2000 dinars, puis en 2008 où il a annoncé entre 20 et 25% d’augmentation des pensions que nous n’avons jamais touchées à ce jour. Il est temps de ressortir ce dossier pour corriger les nombreuses incohérences enregistrées», diront-ils.
Les protestataires tirent à boulets rouges sur les syndicalistes de leur fédération
Les retraités réclament une justice sociale leur permettant de préserver leur dignité. «Nous ne sommes pas en quête de richesses. Nous réclamons des pensions qui nous permettent de boucler la fin du mois sans trop de crédits sur le dos. La vie est chère et notre pouvoir d’achat s’est détérioré de façon alarmante.
Que va faire une pension de 11000 dinars face aux nombreuses charges de payement d’électricité, de gaz, d’eau et autres besoins des membres de nos familles.
On ne peut plus rêver d’économiser de l’argent ou de faire un voyage de repos alors que nous sommes des retraités malades et en âge de répit et de paix après les nombreuses années de travail», regrettent les retraités, affirmant qu’il y a encore des retraités qui perçoivent des pensions de 5000 et 3000 dinars. Les protestataires n’ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur les syndicalistes de leur fédération.
«S’ils ne sont pas capables de nous défendre et de nous représenter correctement, qu’ils partent et laissent leur place aux plus calés. On ne veut plus de gens qui font dans la figuration, nous voulons des hommes qui soient aptes et à la hauteur de la confiance qu’on a placée en eux», se sont-ils révoltés. Ils ont posé le problème du remboursement des médicaments et l’obligation de payement des impositions qui remet en cause leur droit au remboursement à 100%.
N. B.