Se considérant comme les sacrifiés de la dernière tripartite, les retraités n’entendent pas se laisser tondre la laine sur le dos. Ils haussent le ton en direction de l’UGTA et du ministère du Travail.
Pour exprimer leur colère et dénoncer les décisions de la dernière tripartite, qu’ils ne trouvent pas à leur goût, les retraités de Tizi Ouzou, à travers le bureau de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) affiliée à l’UGTA, ont lancé, ce week-end, un appel à une marche demain à travers les rues de la ville de Tizi Ouzou. Dans un communiqué- appel, ils n’ont pas été tendres envers les pouvoirs publics qu’ils interpellent afin de mettre fin à leur précarité. “Après avoir placé tous nos espoirs sur la dernière tripartite que nous avons attendue avec confiance et impatience, tout ce que nous avons récolté, c’est la désillusion et la frustration”, lit-on dans la déclaration des retraités qui expliquent qu’ “au lieu de mesures concrètes pour mettre fin à la précarité et à la misère des retraités, nous avons eu droit à l’indifférence, voire le mépris des pouvoirs publics, qui nous abreuvent de promesses vagues pour gagner du temps sur notre dos.” Ils estiment que “face à ce déni de droit qui ne dit pas son nom”, il ne leur reste qu’une solution : “prendre résolument notre propre destin en main”, donc opter pour une action de rue. C’est à ce titre d’ailleurs que les retraités ont décidé de battre le pavé ce lundi 28 novembre. Selon le document des retraités, la marche s’ébranlera à 10h, à partir du siège de l’UGTA de Tizi Ouzou pour se diriger vers le siège de la wilaya. Elle précédée par un rassemblement devant le siège de l’UGTA, précise encore le même communiqué, à travers lequel le bureau de la FNTR conclut en lançant un appel à une mobilisation “massive de tous les retraités” dans le but de la sauvegarde de leurs droits. Les retraités de Béjaïa affichent la même détermination à se prendre en charge.
Les intérêts de cette frange importante de la population seront désormais défendus au sein du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique où ils sont affiliés. Le Snapap a vu ses rangs grossir par des retraités particulièrement remontés et indignés à l’égard et du pouvoir politique et de la centrale syndicale UGTA, accusés d’être à l’origine de l’abandon dont ils sont victimes.
Occasion pour eux de rappeler que le niveau des pensions de la majorité d’entre eux n’atteint pas le Snmg. Les membres du bureau de wilaya des retraités ont rappelé à l’adresse des autorités que le rassemblement des retraités du 24 octobre dernier se voulait une mise en garde contre “le mépris, la ségrégation, affichés à leur égard. La mise en garde se veut aussi un cri de désarroi”, a-t-on poursuivi.
Et pour cause : Le silence des retraités sur leur situation, vécue comme un drame, “pourrait engendrer un cataclysme social”, a-t-on prévenu. Les retraités ne veulent plus être laissés sur le carreau ou qu’ils soient ballottés entre “les difficultés financières de la Caisse nationale de retraite” et l’absence d’une solidarité gouvernementale.
Les retraités réclament, a-t-on indiqué, une justice sociale qui leur permette de préserver leur dignité. “Nous ne sommes pas en quête de richesses. Nous réclamons des pensions qui nous permettent de boucler la fin du mois sans trop de crédits sur le dos. La vie est chère et notre pouvoir d’achat s’est détérioré de façon alarmante.”
M. Ouyougoute/ Samira BOUABDELLAH