Les résultats ne suivent pas

Les résultats ne suivent pas
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Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, multiplie ces derniers jours les déclarations par rapport à la question de la corruption et la mauvaise gestion qui étouffent le sport national. A la lumière des résultats qu’enregistre le sport en général et le football en particulier, il est aisé de s’apercevoir que les différentes fédérations et associations sportives, auxquelles échoit la mission de la gestion des disciplines sportives, font du surplace quand elle ne régresse pas.

En effet, une aide financière conséquente est allouée par l’Etat chaque année aux différentes fédérations sportives pour leur fonctionnement mais aussi pour atteindre les objectifs qui leur sont assignés. Et c’est justement là où ça grince ! Les budgets qui sont dégagés sont consommés, mais pour des résultats qui tardent à arriver. M.Tahmi, qui indiquait, hier, qu’en moyenne, il est alloué entre 8 et 15 milliards de centimes à chaque fédération, en fonction de son importance, a aussi laissé entendre que les clubs professionnels touchaient une aide de 25 millions de dinars ainsi qu’une subvention de 240 millions de dinars chacun pour la construction d’un centre d’entraînement.

Et pour couronner le tout, les clubs qui veulent investir dans une infrastructure sportive, ouvrent droit à un prêt bancaire à hauteur de 10 millions de dinars avec taux bonifié. A toute cette bagatelle d’argent déboursé directement, s’ajoute une aide indirecte qui consiste en l’affectation du personnel administratif et technique et d’infrastructures. L’inquiétude du ministre quant à la gestion administrative et financière des institutions sportives est soulignée ailleurs que dans le projet de la mise en place d’un nouveau mécanisme relatif à la carte sportive nationale basée sur la stratégie de création de pôles de développement sportif.

Au début du mois, et dans un entretien accordé au quotidien «Sawt el Ahrar», M.Tahmi n’a pas hésité à crier à qui voulait bien l’entendre que la lutte contre la corruption dans les milieux sportifs est devenue plus qu’une nécessité pour son département ministériel et que ce fléau devrait être combattu dès son apparition et avant même qu’il ne se propage, notamment dans le milieu du football où le supporter a perdu confiance en l’arbitre et en les résultats des rencontres. Il avait explicité que la propagation du fléau de la corruption dans le football était à l’origine de la recrudescence de la violence dans les stades algériens, car le supporter qui a perdu confiance en l’arbitre et en les résultats des matchs recourt à la violence pour exprimer son mécontentement.

Dépenser autant d’argent dans des milieux gangrénés par la corruption ne ferait jamais avancer le sport national et encore moins le football. La débâcle de l’équipe nationale d’Algérie lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, alors que celle-ci disposait d’énormes moyens financiers notamment, ou encore le ratage de l’équipe des moins de 20 ans à la CAN 2013, considérée comme la plus faible de cette édition, confirment en effet la crainte du ministre de voir, une fois de plus, l’argent du contribuable ne pas arriver à bon port. Quand les résultats ne suivent pas les investissements, on a raison de s’inquiéter.

Fadel Djenidi