Parmi les responsables du FLN ayant réagi au limogeage de Abdelaziz Belkhadem par le président Bouteflika, Abderrahmane Belayat a déclaré que sur le plan de la déposition de ses fonctions du ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, ainsi que de toutes ses activités en relation avec l’ensemble des structures de l’Etat, «celui qui l’a nommé, en l’occurrence le chef de l’Etat, «n’a pas à justifier cette décision» puisque, dit-il «il a le pouvoir de mettre fin aux fonctions des ministres qu’il a lui-même désignés.»
Toutefois, M.Belayat qui se réclame toujours coordinateur du bureau politique affirme «ne pas être au courant concernant les vraies raisons derrière le limogeage de Belkhadem». Il souligne toutefois, que par rapport à l’autre aspect de la décision, à savoir sa mise à l’écart de ses fonctions au sein du FLN, «il faut savoir d’abord, que Abdelaziz Belkhadem n’assume aucune fonction dans le parti».
En revanche, poursuit- il «Belkhadem a la qualité de membre du comité central depuis avril 2010. Et conformément aux statut et règlements régissant le FLN, «personne n’a les prérogatives ou le droit de lui enlever cette qualité, pour laquelle il a été élu jusqu’à la tenue du 10e congrès du parti prévu le premier trimestre 2015.».
En somme, «il a une garantie de garder cette qualité jusqu’au prochain congrès». Concernant sa participation à côté des acteurs de l’opposition à l’université d’été du Front du changement(FC) tenu depuis avant-hier à Boumerdès, M.Belayat dira que «cette appréciation peut être accréditée comme l’une des raisons à l’origine de sa déposition, car sa présence à ce conclave aux côtés de l’opposition pouvait être interprétée comme une caution du président de la République à cette partie de l’opposition même si Belkhadem n’ a pas fait d’intervention».
S’agissant de sa déclaration selon laquelle le président Bouteflika a donné instruction de régler la crise du FLN par le recours à l’urne à l’occasion de la dernière session ordinaire du FLN, il indique que «Belkhadem a affirmé ouvertement cela. Cependant, force est de constater qu’il n’ y avait eu aucun démenti par rapport à cette déclaration».
«C’est un enterrement politique», a commenté Mustapha Maâzouzi, membre du bureau politique du parti et chargé de l’intérim et de la mission de chargement des membres du bureau des mouhafadhas en l’absence de Amar Saadani. «Abdelaziz Belkhadem a touché aux fondements du parti majoritaire au Parlement qu’il a voulu déstabiliser», a-t-il ajouté.
En outre, selon lui «la direction du FLN appliquera à la lettre les orientations du président de la République qui est, également, président d’honneur du parti». Par ailleurs, le chef de l’Etat a mis fin aux fonctions de M.Abdelaziz Belkhadem en qualité de ministre d’Etat, le jour de la tenue du Conseil des ministres. Il a été par ailleurs, demandé au secrétaire général du FLN de «mettre fin aux fonctions de M.Belkadem au sein du parti et d’interdire sa participation aux activités de l’ensemble de ses structures», selon la même source.
Ancien président de l’Assemblée populaire nationale et ancien patron du FLN, M. Belkhadem a aussi exercé sous la présidence de M.Bouteflika les fonctions de chef de gouvernement et de ministre des Affaires étrangères. Cet islamo-conservateur, n’avait pas caché son ambition de succéder à M.Bouteflika si ce dernier ne s’était pas présenté à un quatrième mandat en avril dernier. M.Belkhadem avait été nommé conseiller spécial du chef de l’Etat à la mi-mars, peu avant le lancement de la campagne pour l’élection présidentielle du 17 avril, remportée par M.Bouteflika.