Alors que les autorités locales de la ville d»Oran, et même celles des communes avoisinantes, déclarent mener une politique de lutte contre le commerce informel et notamment les marchés de fruits et légumes qui prolifèrent à travers les quartiers de la ville, de nouveaux marchés apparaissent un peu partout profitant de l’absence de réaction, quand des marchands ambulants s’installent.
C’est le cas du marché de Gambetta sis en face de la cité Jeanne d’Arc, à quelques mètres seulement du secteur urbain, et qui prend de plus en plus d’espace. Des dizaines de marchands ambulants ont squatté les lieux avec leurs camions exposant de différents fruits et légumes à des prix peu abordables.
Ces derniers échappent par magie aux yeux des services de contrôle qui semblent dépassés par cette situation. Ce fait est le résultat de plusieurs facteurs. Le nombre limité de marchés couverts, le manque de rigueur dans l’application des décisions prises, et le défaut de civisme, si toutefois il est logique d’attendre un tel comportement d’un individu qui ne fait que profiter de la faiblesse de certains responsables, peu enclins à sévir.
Les responsables ont déclaré à plusieurs reprises que des mesures strictes seront prises à l’encontre des commerçants informels qui tardent à régulariser leur situation, chose qui n’a jamais été faite, ou ponctuellement, seulement. Par conséquent, d’autres personnes s’installent chaque jour au niveau des places publiques et des artères de la ville lui donnant un tableau hideux et anarchique.
Une fois installés, ils n’ont plus de raison de s’inquiéter, car personne ne vient les chasser de cet endroit qui deviendra de facto un bien, ce qui les encourage à prendre possession de la place et se sentent vraiment maîtres des lieux. Les citoyens par leur laxisme et leur indifférence deviennent complices impuissants de ce phénomène.
Ces derniers commencent à bouder les marchés couverts et se dirigent vers ces marchands informels, soit pour les prix relativement moins chers, soit pour l’emplacement de ces marchands qui ciblent souvent les cités très peuplées. En fait, ces commerçants, ne portent pas préjudice uniquement aux commerçants légaux, mais touche à l’image de la ville.
Après leur départ, ils laissent derrière eux de grandes quantités d’ordures que même les services d’hygiène peinent à ramasser. Pour le cas du marché de Gambetta, la situation est pire car celui-ci est situé juste à coté de la mairie dont les responsables ne réagissent jamais.
Selon les responsables du secteur urbain la prise en charge de ce genre de dépassement n’est pas de leur ressort. N’est-il pas encore temps de réviser les textes des institutions communales pour revaloriser l’image de l’Etat ?
S. Anissa