Le tourisme par les chiffres
Environ 850.000 touristes étrangers ont visité l’Algérie durant le premier semestre 2013.
Le tourisme en Algérie! Voilà la phrase ressassée ces derniers temps par l’ensemble des responsables en charge de développer ce secteur. Après le «tourisme historique» proposé en mode «pique-nique» la semaine dernière par le secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme et de l’Artisanat chargé du Tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, c’est au tour du ministre lui même, Mohamed Benmeradi, de se lancer dans «le tourisme de chiffres». Ce dernier a indiqué, jeudi, depuis M’sila qu’environ 850.000 touristes étrangers ont visité l’Algérie durant le premier semestre 2013. «Un chiffre qui devrait atteindre 1,5 million d’ici à la fin de l’année», a déclaré M.Benmeradi à la presse, en marge d’une visite d’inspection et de travail du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans cette wilaya.
Toujours dans le «tourisme chiffré», le ministre a estimé que le nombre d’Algériens vivant à l’étranger qui auront à passer leurs vacances au pays devrait s’établir à trois millions d’ici à la fin de l’année.
Quand on prend ces chiffres et on les compare à ceux enregistrés par nos voisins, en pleine crise, terrassés par des révolutions et par des guerre civiles, il y a de quoi verser ces chiffres au patrimoine du tourisme historique invoqué par le secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme. Voyons.
Plus de 2,6 millions de touristes sont entrés sur le territoire tunisien pour ce premier semestre de 2013, selon les dernières statistiques de l’Office national du tourisme tunisien (Ontt) rapportées par la TAP. Ainsi, les entrées touristiques ont baissé de 9,8% par rapport à 2010 et ont augmenté de 4,8% par rapport à 2012.
Cette baisse a touché plusieurs nationalités, notamment européennes et maghrébines. Pour les Maghrébins, 1,4 million de touristes sont entrés en Tunisie, soit 55% des entrées globales.1 million parmi eux sont des Libyens et 360.430 Algériens. Malgré tout, les recettes touristiques ont légèrement augmenté de 0,2% à 1279,6 millions de dinars, par rapport à 2012 alors qu’ils sont en baisse de 6,3%, comparé à 2010. Pour ce qui est de l’Egypte, quatre millions de touristes ont visité le pays durant les quatre premiers mois de l’année en cours, générant 3,4 milliards de dollars de revenus, soit une hausse de 16,2%, selon le gouvernement.
En 2011, en pleine «révolution» qui a évincé Hosni Moubarak du pouvoir, l’Egypte a enregistré 9,8 millions de visiteurs et à 8,8 milliards de dollars de revenus. L’année précédente, près de 11,5 millions de touristes se sont rendus en Egypte. Arrêtons-nous à ces deux pays voisins. Intéressons-nous au nôtre.
Notamment les déclarations du secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme et de l’Artisanat chargé du Tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd. Mardi dernier, et depuis Béjaïa, il a déclaré que l’Histoire de l’Algérie, riche en événements notamment lors de la guerre de Libération était à même de relancer «le tourisme historique» dans le pays. M.Hadj Saïd a souligné que son secteur oeuvrait à «la relance du tourisme tout en respectant les spécificités naturelles, culturelles et historiques des différentes régions du pays dans le cadre du développement durable».
Il a souligné la volonté du gouvernement de sensibiliser les agences de tourisme et de voyages privées et publiques à la nécessité de proposer des produits touristiques historiques aux jeunes, notamment en vue de leur permettre de découvrir leur pays et connaître leur histoire séculaire.
L’Etat oeuvre également à mettre en place les différentes structures au niveau national tels les restaurants et les hôtels et autres structures d’accueil de touristes nationaux et étrangers, a-t-il ajouté. Par ailleurs, M.Hadj Saïd a rappelé que son secteur a lancé dernièrement une initiative intitulée «Sur les pas de la résistance populaire» dans le cadre de la relance du tourisme historique en Algérie.
Il n’a pas omis de souligner la nécessité de concrétiser «la stratégie touristique élaborée en 2008 appuyée par le plan d’aménagement touristique (PAT)». L’on parle de la nécessité de concrétiser un plan qui a été arrêté il y a cinq ans! Cinq ans plus tard! Les responsables en charge de développer ce secteur agissent en touristes. C’est un peu dans la logique de leur stratégie, car même dans leurs déclarations, il y a un goût un peu touristique. Peut-être, c’est une autre richesse à développer: le tourisme communicationnel! Bien sûr, comme disait Fellag, on s’est retrouvé «hna fi hna (nous dans nous)!» Mais même comme ça, rien ne marche!
L’été 2013 a été pour la diaspora algérienne installée en France une catastrophe en termes de transport aérien vers l’Algérie, et la colère est grande. En effet, les tarifs depuis la France vers l’Algérie ont atteint des records jamais égalés.
Depuis Mulhouse, Metz, Paris, Lyon… les tarifs ont explosé. Ils ont triplé, voire même quadruplé. Donc, on va retrouver «hna» sans «hna»!