Les résidents saisissent bouteflika: «Votre intervention est la seule garantie de sortie de crise»

Les résidents saisissent bouteflika: «Votre intervention est la seule garantie de sortie de crise»

Ultime recours des médecins résidents. Leur collectif a transmis une lettre au président de la République. Le Camra écrit que seule l’intervention de Bouteflika pourrait mettre un terme à l’impasse dans laquelle se trouve le secteur de la santé.

Plus qu’une lettre, c’est un cri au nom des 15 000 résidents que lance le Collectif autonome des résidents algériens en direction du président de la République. «Ceci est un cri au nom des milliers de résidents qui résistent confiants en un avenir meilleur», écrit le Camra avant d’affirmer : « Votre intervention est la seule garantie pour mettre un terme à cette mascarade.»

Les représentants des résidents affirment avoir confiance en la capacité du Président à «sauver le secteur» tout comme ils se disent certains que le premier magistrat du pays trouvera les revendications des résidents «légitimes» et qu’il pourra les satisfaire.

Le collectif, expliquant sa démarche, affirme qu’il était soucieux de transmettre ses doléances «loin de toute mauvaise interprétation ou désinformation». C’est au «garant de la Constitution et de l’égalité dans les devoirs et les droits» que les médecins résidents expliquent leur démarche, rappelant avoir entamé depuis six mois un mouvement «pacifique» qui a mobilisé 15 000 médecins après que toutes les portes se soient fermées et qu’aucune volonté de dialogue sérieux ne soit ressentie par les protestataires.

Les résidents expliquent faire l’objet de discrimination en «flagrante violation de la Constitution», ce qui fait du médecin «un citoyen de second degré car il est le seul à être obligé à faire le service civil en totale contradiction avec le principe de citoyenneté et d’égalité.

Le Camra affirme néanmoins qu’il était le premier à s’opposer aux déserts médicaux mais que le service civil avait montré ses limites et les preuves de son échec sont nombreuses. Les résidents ont fait des propositions pour améliorer ce dispositif mais toutes ces propositions ont été systématiquement rejetées par la tutelle. Idem pour le service national pour lequel les résidents ne bénéficient pas des mêmes droits que les autres citoyens.

Les médecins femmes sont, quant à elles, privées de leur droit au congé de maternité. Elles constituent le tiers des résidents.

Le Camra affirme que les médecins en grève font face à d’énormes pressions et un chantage alors que leurs revendications ont fait l’objet de déformations menant à une impasse et au pourrissement.

Les résidents déplorent qu’aucun accord «minimum» n’ait pu être trouvé alors que les revendicationsposées par les résidents sont relatives à la fierté et à la dignité du médecin. Cela fait des années, écrit le Camra, que les résidents attirent l’attention de la tutelle sur les conditions d’exercice du médecin résident.

Les nombreuses correspondances adressées à la tutelle sont restées lettre morte en dépit des nombreuses propositions formulées. «La tutelle a superbement ignoré toutes nos propositions avant de pratiquer la politique de la fuite en avant», déplore le Camra qui ajoute que les textes qui concernent le secteur sont élaborés sans aucune consultation des nombreux partenaires.

En saisissant le président de la République, le Camra espère un dénouement rapide à une crise qui dure depuis six mois et qui a mené à la paralysie du secteur de la santé.

N. I.