L’Algérie a réussi à augmenter ses réserves de gaz grâce à de nouvelles grandes découvertes, qui vont renforcer ses capacités d’exportation, a annoncé lundi le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi.
« Cette année, avec le programme d’intensification de l’exploration, Sonatrach a réalisé des découvertes, dont certaines sont très importantes et extrêmement prometteuses, qui ont permis déjà d’augmenter les réserves » de gaz, a déclaré le ministre au cours d’une conférence de presse organisée par le groupe Sonelgaz.
L’une de ces découvertes importantes « a été réalisée la semaine dernière par la Sonatrach dans une région faiblement explorée, ce qui permet d’entrevoir des perspectives prometteuses dans cette région », a ajouté M. Yousfi, qui n’a pas fourni de détails sur ces nouvelles découvertes en indiquant que Sonatrach ferait une annonce à ce sujet prochainement.
« Beaucoup de personnes et d’écrits de presse disent qu’avec l’augmentation de la demande interne, l’Algérie ne sera pas en mesure d’exporter parce que ses réserves sont limitées », a-t-il dit.
« Nous consommons 31 milliards de m3 par an avec une augmentation constante de 2 milliards de m3 annuellement. Nos réserves et particulièrement celles de gaz naturel ne sont pas en train de baisser, mais sont en train d’augmenter et cet effort (d’intensification) d’exploration va continuer », a-t-il ajouté.
Grand producteur de gaz et dérivés, l’Algérie dispose d’environ 4.000 milliards de m3 de réserves de gaz naturel et produit environ 80 milliards de m3 par an.
La première centrale nucléaire pour 2025
Les exportations algériennes de gaz tournent annuellement autour de 50 milliards de m3, essentiellement vers l’Europe.
Par ailleurs le quatrième appel d’offres pour l’exploration des hydrocarbures qui devrait intensifier cet effort d’exploration sera lancé. Actuellement il est en cours de préparation par l’Agence nationale de valorisation des hydrocarbures (Alnaft), selon le ministre.
M. Yousfi a par ailleurs affirmé que la date de la création de la première centrale nucléaire en Algérie était toujours maintenue pour 2025.
« A long terme le nucléaire est nécessaire pour couvrir nos besoins en énergie. (…) en fait c’est vers l’horizon 2025 que nous espérons voir la réalisation de la première centrale nucléaire ».
L’option du nucléaire nécessite toutefois une bonne préparation que le secteur de l’Energie est en train de mener en formant la ressource humaine.
L’Institut algérien de génie nucléaire qui a ouvert cette année est chargé de former les ingénieurs et les techniciens qui devraient faire fonctionner cette centrale.
Interrogé sur le retour des groupes britannique BP et norvégien Statoil qui ont quitté l’Algérie après l’attentat de Tiguentourine, le ministre a répondu que « certains de leurs techniciens sont déjà présents en Algérie. Ils ont vu les installations et les mesures draconiennes prises pour renforcer la sécurité au niveau des sites d’exploitation ». « C’est à ces deux sociétés de décider le moment venu de revenir à notre pays. Sonatrach est en contact permanent avec ces sociétés », a-t-il dit.
Dimanche, l’ambassadeur du Royaume-Uni en Algérie, Martin Roper a indiqué que le personnel de BP allait entamer bientôt son retour en Algérie. BP avait rapatrié son personnel suite à une attaque terroriste en janvier dernier, du complexe gazier de Tiguentourine, environ 40 km d’In Amenas (wilaya d’Illizi) qui a fait 38 morts.
La compagnie britannique est partenaire des groupes algérien Sonatrach et norvégien Statoil dans l’exploitation de ce complexe gazier.