Les réseaux sociaux en ligne : analyse, enjeux et impact

Les réseaux sociaux en ligne : analyse, enjeux et impact

Une journée d’étude parlementaire, consacrée à l’analyse des enjeux et des impacts des réseaux sociaux en ligne, a été organisée hier à la salle des conférences de l’Assemblée populaire nationale (APN), en présence des membres du gouvernement, des parlementaires et des universitaires ainsi qu’un large public composé d’étudiants en communication et en information, de spécialistes, d’utilisateurs et de consommateurs de l’information des sources des nouvelles technologies.

En programmant cette journée parlementaire, la commission de l’Assemblée, chargée de la jeunesse, des sports et de l’activité des associations, le Parlement algérien a ouvert la réflexion et les débats sur le monde numérique et les avancées de la technologie de l’information et la communication sur ce nouvel outil de partage d’information dans une dimension dont il y a lieu d’établir les cadres juridiques, économiques et médiatiques en évolution constante et d’étudier les comportements des consommateurs des réseaux sociaux dans la société, au sein des entreprises ou leurs incidences et leurs rapports à la sécurité, à la stabilité, aux risques d’espionnage, dans un monde de virtualité, livré au pouvoir des progrès du savoir et des connaissances.

Dans son discours d’ouverture des travaux de la manifestation, Belgacem Bensalem, président de la commission, a, au nom du président de l’Assemblée, Abdelaziz Ziari, souhaité la bienvenue aux participants, indiquant que les réseaux sociaux sur internet, plus qu’un phénomène de société, s’érigent en véritable culture alternative de l’information et contribuent à démocratiser davantage.

Les nouvelles technologies qui ont bouleversé l’art de la communication moderne et ouvert un large panel de supports aux lectorats, modifient les comportements et les attitudes des gens face aux actualités, aux convictions et menacent même le système académique de la perception des choses quant des jeunes gens vivent ici et ailleurs, s’échappant, s’exilant en virtualité dans les plus lointaines contrées de l’esprit qui domine les données de l’Internet. C’est aussi, selon les propos du ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, une solution de partage des informations pour combler les déficits en matière de communication au sein des sociétés comme la nôtre.

Hachemi Djiar a par ailleurs affirmé que les réseaux sociaux en ligne, sont des moyens qui permettent d’accéder facilement aux informations dans une stratégie de gestion des connaissances citant Facebook et ses 350 millions d’utilisateurs, et Twitter et ses 140 signes, pour indiquer que ce peut être une solution au déficit en matière de communication qui existe en Algérie, expliquant qu’au-delà de certains aspects négatifs, ces réseaux sociaux en ligne peuvent jouer un rôle dans les questions liées à la communication entre les générations et entre l’administration et le citoyen, et même au sein des associations, des organisations et des partis politiques.

Le ministre a estimé que ce qui passe dans le monde arabe est dû, en grande partie, à ces réseaux sociaux et n’est pas uniquement un phénomène local, insistant sur la nécessité de mettre à contribution ces réseaux dans la consolidation des valeurs de citoyenneté et de civisme et dans la préservation de l’identité nationale.

Devant une assemblée où les invités étaient en majorité des jeunes étudiants, le ministre a appelé les jeunes Algériens à être des acteurs agissant au sein de ces réseaux en adaptant les comportements afin de valoriser nos produits et d’alimenter les contenus des réseaux à partir de la richesse à puiser de notre patrimoine culturel et civilisationnel. Le monde numérique qui se décline de façon planétaire, s’invitant au sein des familles, s’incrustant dans les espaces les plus intimes, peut être exploité à bon escient pour une meilleure compréhension, pour plus de transparence et une plus grande ouverture des systèmes sur les préoccupations des populations, a encore soutenu Djiar, évoquant l’intérêt de l’utilisation de ces réseaux sociaux dans la mise en application des processus ouvert par le Chef de l’Etat en vue de l’approfondissement des réformes démocratiques, adoptées dernièrement en Conseil des ministres.

Les jeunes et les nouvelles technologies, le rapport économique et social des bienfaits de la numérisation, le rendement des entreprises et son rapport direct avec l’outil informatique, la lutte contre la bureaucratie et l’accessibilité aux documents, sont autant de dossiers ouverts hier à la faveur de l’examen des enjeux et impacts issus des nouvelles technologies, quand bien même, les incidences sur les risques de sécurité, de protection de l’intimité des individus au sein des collectivités restent des vulnérabilités dont il faudra bien prendre en charge dans un monde où l’essor des réseaux a été prestigieux et les connexions sont devenues des sources de problèmes et d’inquiétudes pour la sécurité, la stabilité et la paix de beaucoup de pays, comme ont tenté de le développer de nombreux intervenants dans la réflexion de cette journée parlementaire. La protection des utilisateurs de réseaux, le développement de ces derniers et la préservation de l’intérêt national sont des obligations à prendre en charge, s’agissant de parlementaires, d’élus en rapport étroit avec l’élaboration des lois.

Houria Akram

ADSL : 830.000 abonnés à fin février 2011, un taux de pénétration d’environ 10%

* Le conseiller du ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, Asla Salim, a affirmé que son département ministériel s’attelait à mettre en œuvre un programme ambitieux pour réduire la fracture numérique.

Le nombre d’abonnés aux différents réseaux d’ADSL (Internet haut débit) est estimé par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) à 830.000 à fin février 2011, soit un taux de pénétration d’environ 10 %.

Il a cité, à ce sujet, la mise sur pied d’un fonds d’appropriation des Technologies de l’information et de la communication (TIC), indiquant, à ce propos, que le ministère s’apprêtait à lancer incessamment un appel à contribution pour ce fonds.

Des craintes de vol de renseignements

* Le commissaire divisionnaire de police, Mustapha Abdelkader, qui intervenait au nom de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a mis l’accent, de son côté, sur les dangers des sites web et des réseaux sociaux en ligne sur la vie privée des personnes.

Le représentant de la DGSN a cité les risques de vol des renseignements de nature privée ainsi que des renseignements sur les banques et leur utilisation à des fins commerciales par d’autres parties.

Il a justifié ces craintes par le nombre croissant de plaintes déposées au niveau de la justice sur des atteintes liées à l’usage de ces réseaux.

Ceci ne peut constituer un motif pour en interdire l’usage, a-t-il toutefois souligné, tout en estimant que le remède contre ces dérives réside dans la sensibilisation aux dangers de la Toile.

H. A.

Facebook compte 2,1 millions d’utilisateurs en Algérie

Selon l’expert en Technologies de l’information et de la communication (TIC), Younes Grar, parmi les 678 millions d’internautes que compte le réseau social en ligne Facebook, 2,1 millions d’Algériens y sont comptabilisés, plaçant ainsi l’Algérie au 52e rang des utilisateurs de ce réseau.

L’expert s’est référé aux chiffres de la dernière semaine publiés par Facebook, pour dire que les Etats-Unis d’Amérique arrivent en tête des pays en termes de pénétration de ce réseau avec 154 millions d’utilisateurs, ajoutant que le réseau Facebook arrive en tête des réseaux utilisés dans le monde, devant Twitter qui compte quelque 200 millions d’utilisateurs, et d’autres sites professionnels d’environ 100 millions d’utilisateurs.

Rien qu’aux Etats-Unis, 48 % d’Américains ont affirmé qu’ils puisaient leurs informations de Facebook. C’est ainsi qu’il a indiqué qu’en l’espace de 20 minutes, ce réseau permet un échange d’informations entre 1 million de sites web et l’échange de près de 3 millions de photos, ainsi que des échanges de commentaires entre 10 millions d’utilisateurs. C’est ce qui l’a amené à dire que si Facebook était un Etat, il aurait pu facilement occuper aujourd’hui le rang de la troisième puissance mondiale.

Partant du constat faisant que 90 % des utilisateurs de Facebook ont moins de 44 ans, Grar souligne que les réseaux sociaux sur le net relèvent du monde de la jeunesse.

Il a affirmé, dans ce cadre, que ces réseaux ont ouvert de larges perspectives aux gens pour s’exprimer librement et pour réaliser leurs ambitions. Grar a cependant averti que ces réseaux suscitent des craintes et des problématiques notamment sur le plan de la protection juridique quant à une éventuelle utilisation malveillante.

Ce réseau lancé aux Etats-Unis, en 2004, et qui a débuté, selon cet expert, avec 1.500 étudiants aux Etats-Unis, a connu un développement extraordinaire en peu de temps, pour devenir le premier réseau mondial.