Les réseaux de passeurs toujours actifs à l’Ouest

Les réseaux de passeurs toujours actifs à l’Ouest

Les tentatives des harraga se sont multipliées ces derniers jours à Oran au point où le sujet est devenu une préoccupation pour un grand nombre de parents qui estiment que le temps est venu de mener une véritable guerre aux passeurs qui restent tapis dans l’ombre et qui profitent d’une certaine omerta, érigée en code d’honneur de la mafia qui profite de la malvie de nombreux jeunes pour leur faire miroiter un avenir radieux au nord de la Grande Bleue.

Les unités des gardes-côtes qui patrouillent en permanence le long de la façade maritime ouest, ont sauvé d’une mort certaine, depuis le mois de Ramadhan, des dizaines de candidats à l’émigration clandestine.

Mais cet effort reste tout de même insuffisant quand on remarque la fréquence des départs à partir des plages non surveillées et surtout la hargne de la mafia qui modèle ses modes d’action en fonction de l’évolution de la lutte contre ce phénomène.

Il ne s’agit pas de dire que le dispositif mis en place pour lutter contre l’émigration clandestine a montré ses limites, mais plutôt de rappeler qu’il s’agit d’une véritable guerre qui doit être lancée contre les réseaux de passeurs, véritable hydre à plusieurs têtes qui ressuscite malgré tous les coups de boutoir des services de sécurité.

Il est intéressant de rappeler ici que depuis la mise en place en 2004 du dispositif de surveillance des infrastructures portuaires, aucune tentative d’embarquement clandestin n’a été signalée au niveau des ports de la région Ouest.

Ainsi, ce dispositif appelé ISPC (Sûreté internationale des ports et des navires), mis en place depuis le 1er juin 2004, par l’Organisation maritime internationale (OMM), ratifié par tous les Etats membres dont l’Algérie, a permis de lutter efficacement contre trois fléaux que sont la contrebande et le trafic en tous genres, l’émigration clandestine et le terrorisme.

Ce dispositif a permis de sécuriser les ports de Bethioua, d’Oran et d’Arzew qui étaient des points de départ de nombreux clandestins vers l’Europe. Aujourd’hui, ces voies sont devenues infranchissables, ce qui laisse supposer que les services de sécurité ont considérablement réduit la marge de manœuvre des réseaux. Reste maintenant à engager une autre bataille sur le terrain. Et cette dernière nécessite des moyens et surtout une stratégie qui pourrait faire appel à tous les artifices et à un arsenal conséquent qui pourrait faire de l’Algérie une pionnière en matière de lutte contre l’émigration clandestine.

F. Ben