Les remous internes au parti se sont poursuivis en 2014, La crise du FLN joue les prolongations

Les remous internes au parti se sont poursuivis en 2014,  La crise du FLN joue les prolongations
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Depuis le début de l’année 2014, pas une semaine ne passe sans qu’un camp ou un autre investisse les médias pour dénoncer les agissements de l’autre, devenu adversaire, suscitant des réactions souvent virulentes.

Inaugurée avec le retrait de confiance à Belkhadem, le 31 janvier 2013, la crise du FLN a pris une autre dimension au mois d’août de la même année avec l’intronisation d’Amar Saâdani à la tête du parti. Comme une mécanique incontrôlable qui reproduit son propre système de fonctionnement, la crise est reconduite telle quelle avec les mêmes acteurs-protagonistes qui creusent davantage le fossé les séparant. Depuis le début de l’année 2014, pas une semaine ne passe sans qu’un camp ou un autre investisse les médias pour dénoncer les agissements de l’autre, devenu adversaire, suscitant des réactions souvent virulentes.

Fort d’un soutien opportuniste d’une majorité des membres du comité central, Saâdani sort son artillerie pour tirer sur tout ce qui bouge. Il s’improvisera longtemps porte-parole du Président dans le but d’éloigner ses contestataires en leur faisant comprendre qu’il en est le plus proche. Devenu personnage médiatique, il parle de tout, comme un ministre, ou un officiel au point d’irriter. Ses adversaires ne cèdent pas pour autant, et malgré ses menaces. L’indice du divorce apparaîtra clairement lors de la présidentielle d’avril lorsque les deux camps mèneront séparément deux campagnes pour le même candidat : Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci est sollicité par les adversaires pour mettre fin à la crise, mais il ne répondra jamais. Le troisième camp, celui des redresseurs version Abada, resté hostile à Belkhadem, fait un rapprochement stratégique avec le SG mais se ravise vite, étant donné l’absence d’un deal ou d’une contrepartie. Belkhadem perd en étant écarté sur injonction de Bouteflika.

Ce qui ouvre la voie au projet de Saâdani qui commence par opérer un découpage “administratif” en créant d’autres structures locales sans aucune consultation. Le parti se déchire davantage, et Saâdani, devant la pression des contestataires, s’isole dans les interminables réunions avec les mouhafedhs qu’il a nommés et les élus, des occasions pour lui d’“attaquer ses adversaires” et tous ceux qui ont eu à “vulgariser” ses affaires en France, devenue sa destination régulière.

LG Algérie

Il ouvre ainsi un nouveau front avec la presse qui poussera plus loin les investigations sur ses acquisitions parisiennes initiées par le site d’information Mondafrique. Secoué, mais il tiendra le coup en dirigeant le parti d’une main de fer au point de susciter de sourdes protestations qui ne dépassent pas pour l’instant le stade de l’anonymat. Il aura en définitive réussi à installer le parti dans une instabilité chronique.

D. B.