Ce n’est un secret pour personne : les relations entre le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, et le président de l’APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, lui même issu du FLN, sont à leur plus bas niveau depuis le début de la présente lagislature.
La raison ? Le président de l’APN qui tient à son autonomie et au respect des lois régissant l’Assemblée au moment où le secrétaire général du FLN s’entête à lui demander d’exclure deux députés des instances de la chambre basse du Parlement.
«Saâdani est en colère contre Ould Khelifa. Désormais, il cherche sa tête», indique un cadre de l’ex-parti unique. Le summum de la mésentente a été atteint à l’occasion des débats sur le projet de loi amendant et complétant le code pénal portant de nouvelles procédures inhérentes à la protection de la femme contre toutes les formes
de violence. Des dizaines de députés FLN ont boycotté la séance de l’adoption, faisant dire aux adversaires de cette loi, les islamistes en premier lieu, que la loi est illégale en raison de l’absence du quorum. Quant à M. Saâdani, il a pris cette absence collective comme un défi à son autorité, lui a instruit les parlementaires du parti de voter pour le projet.
«Il soupçonne Ould Khelifa d’avoir été derrière cet acte », ajoute notre source.
C’est alors le divorce entre les deux hommes imposés à la tête de l’APN et du FLN par des cercles extérieurs au parti.
Amar Saâdani qui fait tout pour étouffer ses adversaires cherche à liquider le vice-président de l’APN, Mouad Bouchareb et sa collègue Malika Fodil, députée de Béchar. Il exerce des pressions terribles sur
Ould Khelifa. Le président du groupe parlementaire du FLN, Tahar Khaoua, est instruit de rencontrer Ould Khelifa pour le convaincre d’éloigner Bouchareb et le remplacer par le député Kharchi. Sadek Bougataya, memebre du bureau politique, est chargé à faire pression sur Ould Khelifa menaçant les responsables de l’administration qu’au cas où Ould Khelifa n’appliquera pas les ordres, la direction lui retirera la confiance.
Les frais de ce conflit risque d’être chèrement payés par l’APN qui sera prise en otage. Plusieurs responsables ont exprimé leur soutien à Ould Khelifa et aux députés ciblés par les attaques de la direction nationale du parti .
Fateh H.