Le Premier ministre turc, qui constitue l’exemple à suivre pour nombre d’islamistes algériens, s’apprête à effectuer une visite officielle en Algérie, durant laquelle aura lieu, à Alger, un forum d’affaires algéro-turc.
Classée 8e client de l’Algérie en 2012 avec 3,04 milliards de dollars d’échanges et son 7e fournisseur avec un montant de 1,78 milliard de dollars, selon les chiffres des Douanes algériennes, Ankara ambitionne, à travers la visite de son Chef du gouvernement à Alger, d’améliorer ses relations économiques. Il faut croire que l’Algérie attire énormément les entreprises turques, comme l’indique le nombre de plus de 200 d’entre elles, qui prendront part au forum d’affaires algéro-turc prévu mardi prochain à Alger, en marge de la visite, prévue les 4 et 5 juin prochains, du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier est considéré comme le modèle à suivre par beaucoup d’islamistes algériens, notamment pour le parti MSP de Abderrazak Makri, qui ne cache pas son admiration pour le Chef du gouvernement turc. Des relations étroites existent entre le parti AKP d’Erdogan, qui gouverne la Turquie depuis 2002, et des islamistes algériens. Ceci étant, la visite qu’il effectuera en Algérie intervient sur fond de violentes manifestations à Istanbul, qui se sont propagées à d’autres villes, dont la capitale Ankara, Izmir et Antalya. La situation est inquiétante, comme le souligne le président turc Abdallah Gul.
Les manifestations en Turquie ont atteint un “niveau inquiétant”, a-t-il déclaré, alors que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a promis de faire revenir l’ordre et de maintenir le projet urbain à l’origine de la protestation, engageant un véritable bras-de-fer avec les protestataires.
Sur un ton très ferme, il a promis de ne pas laisser le chaos régner sur la place Taksim, le cœur de la contestation. “La police y était hier, elle y est de service aujourd’hui et le sera encore demain parce que la place Taksim ne peut pas être un endroit où les extrémistes font ce qu’ils veulent”, a-t-il dit.
Moins radical, le président turc Abdullah Gül a lancé, hier, un appel au “bon sens” et au “calme”. “Nous avons tous besoin d’être responsables face à ces manifestations (…) qui ont atteint un niveau inquiétant”, a estimé le chef de l’État dans un communiqué, exhortant également la police à “agir avec le sens de la mesure”. Lors de la visite d’Erdogan à Alger, au cours de laquelle il aura des entretiens avec son homologue Abdelmalek Sellal, il ne fait aucun doute que l’économie aura la part du lion dans ces entretiens en raison des opportunités qu’offre l’Algérie aux entreprises turques.
Outre l’exploration des opportunités de partenariat, les participants à ce forum discuteront de la promotion et de l’intensification des échanges commerciaux entre les deux pays. En plus du BTPH, plusieurs secteurs d’activité comme l’énergie, le textile, l’agroalimentaire, l’agriculture, l’automobile, les produits chimiques, les machines et équipements seront présents lors de ce forum organisé par l’Union des industriels turcs
(Musiad). Des rencontres d’affaires entre opérateurs et investisseurs des deux pays se dérouleront en marge de ce forum. À signaler que la délégation, qui accompagne le Premier ministre et le ministre de l’Économie turcs, se rendra le 5 juin à Oran pour inaugurer le complexe sidérurgique Tosyali, considéré comme le plus gros investissement turc à l’étranger.
M T