Les relations algéro-marocaines et l’UMA, Des négociations et des divergences

Les relations algéro-marocaines et l’UMA, Des négociations et des divergences

Alors que les divergences sont déjà constatées concernant la préparation du sommet de l’Union maghrébine ( UMA) prévu avant la fin de l’année en cours, les messages de rapprochement entre Alger et Rabat n’en finissent pas d’aller vers des actions.

Dans ce cadre, le président Bouteflika, a adressé un message de félicitations au souverain marocain, le roi Mohammed VI à l’occasion de la célébration du double anniversaire de sa naissance et de celui de la Révolution du roi et du peuple dans lequel il a réitéré sa ferme détermination à oeuvrer avec lui pour raffermir les liens fraternels entre les deux pays et les deux peuples.



«Tout en me joignant à vous en cette heureuse occasion, je vous assure de ma ferme détermination à continuer d’oeuvrer de concert avec vous pour le développement des relations de fraternité, de bon voisinage et de coopération entre nos deux pays et nos deux peuples», a indiqué le chef de l’Etat dans son message. Dans son message, le président de la République n’évoque pas le cadre de l’Union maghrébine.

Ce message intervient au moment ou les relations algéro-marocaines se dégradent de nouveau, ce qui aura probablement des conséquences sur le prochain sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Ainsi, relancer l’UMA après un blocage qui dure depuis plus de vingt ans n’est pas facile.

Il y a quelques jours, la présidence tunisienne avait avancé le 10 octobre prochain comme date de la tenue du sommet à Tabarka (Tunisie). Une annonce qui n’a pas laissé Alger indifférente puisque Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait parlé de «négociations en cours».

Il avait expliqué aussi que la date du sommet de l’UMA ne sera arrêtée que lorsque le processus de préparation aura été mené à son terme. Il avait également évoqué la nécessité de mener à son terme le processus de préparation du sommet afin de lui garantir les meilleures conditions de succès.

Si Alger s’est limité au côté organisationnel, les Marocains posent des conditions. Dans ce cade, Abdelilah Benkirane, Chef du gouvernement marocain, avait déclaré dans un entretien publié jeudi 26 juillet par le quotidien Attajdid, que le prochain sommet maghrébin demeurera formel tant que les frontières restent fermées.

Le 25 mai dernier, un communiqué de la présidence tunisienne avait indiqué que ce même responsable marocain faisait état d’«un consensus pour transformer le sommet maghrébin, qui se tiendra en octobre 2012 en Tunisie, en une base solide pour relancer l’UMA». Alors que deux mois après, il change complètement d’attitude. Dans le cadre du rapprochement, Alger avait abrité un sommet des ministres des AE maghrébins concernant la sécurité du Maghreb.

A cette occasion, le ministre marocain des Affaires étrangères, Saâd Eddine El Othmani, avait déclaré le 9 juillet dernier que les deux parties – marocaine et algérienne – ont convenu que la question du Sahara occidental est aujourd’hui suivie par le secrétaire général de l’ONU, son représentant personnel et le Conseil de sécurité. Ces questions doivent suivre leur cours dans ce cadre.

Nous nous consacrons, pour notre part, au développement des relations bilatérales et à la construction du Maghreb arabe qui est un impératif. Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci avait déclaré le 16 juin dernier, que les relations algéro-marocaines «gagnent en densité», ajoutant que la relation entre les deux pays est une relation «apaisée», y compris la question des frontières qui «n’est plus un sujet tabou».

Il faut dire que le prochain sommet de l’UMA sera tenu sur fond de divergences car chaque pays cherche à préserver ses intérêts. Pour ce qui est de la réouverture des frontières terrestres, fermées depuis 1994, Alger n’a pas encore dit oui mais depuis avril 2011 les officiels des deux pays ont échangé des visites.

Des visites qui sont intervenues après la déclaration du Président Bouteflika, le 17 avril 2011, quand il avait dit depuis Tlemcen qu’il n’existait pas de problème entre l’Algérie et le Maroc, appelant à renforcer la coopération avec ce pays. Il avait également déclaré : «Le problème du Sahara occidental est un problème onusien.

Le Maroc est un pays voisin et frère. Il faut coopérer et nous devons coopérer (avec lui)». Cependant, le temps d’un vrai rapprochement entre les deux pays n’est pas encore arrivé.

N. C.